La vaccination pour les professionnels de la santé : 1re édition canadienne Copyright © 2023 by eCampusOntario is licensed under a License Creative Commons Attribution - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International, except where otherwise noted.
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La vaccination pour les professionnels de la santé : La 1re édition canadienne d’Oona St-Amant, Jennifer Lapum, Vinita Dubey, Karen Beckermann, Che-Sheu Huang, Carly Weeks, Kate Leslie et Kim English est autorisée conformément à une licence internationale Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0, sauf indication contraire.
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À propos d’eCampusOntario et de ses auteurs
Note du service de santé publique de Toronto
Chapitre 1 : Introduction à la vaccination
Chapitre 2 : Comprendre le calendrier des vaccins
Qu’est-ce qu’une maladie évitable par la vaccination?
Calendriers de vaccination recommandés au Canada
Populations spécifiques et vaccins
Pratiques d’immunisation au Canada
Chapitre 3 : Administration et entreposage des vaccins
Prévention et contrôle des infections
Sélection des seringues et des aiguilles
Prévenir la douleur causée par la vaccination
Entreposage et manipulation des vaccins
Chapitre 4 : Sécurité des vaccins
Évaluation avant la mise en marché des vaccins
Chapitre 5 : Réagir à l’hésitation à l’égard de la vaccination
Hésitation à l’égard de la vaccination
Considérations relatives à l’hésitation à l’égard de la vaccination : Modèle 3C
Approches de communication particulières
Répondre à l’hésitation à l’égard de la vaccination
Chapitre 6 : La désinformation associée à la vaccination
Mouvement contre la vaccination
Naissance du mouvement anti-vaccins moderne
Désinformation au sujet des vaccins
Comment le mouvement anti-vaccin gagne-t-il en popularité?
Le rôle du professionnel de la santé
Élargir le champ d’exercice des infirmières autorisées pour inclure le pouvoir de prescrire
L’avenir de la prescription par les IA en Ontario
Compétences en matière d’immunisation pour les professionnels de la santé
Champ d’exercice des autres professionnels de la santé participant à l’immunisation
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Ce manuel en libre accès vise à guider les pratiques exemplaires en matière de vaccination au Canada. Cette ressource est conçue pour les étudiants des programmes postsecondaires de la profession de la santé, notamment les soins infirmiers. Elle peut également être utile pour les étudiants diplômés et les fournisseurs de soins de santé. Ce manuel fournit de l’information sur la pratique clinique, notamment l’administration des vaccins et la communication avec les clients.
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Ce manuel est optimal en ligne dans le format « Read Book » disponible sur Pressbooks. Le format Read Book permet de lire tout contenu multimédia accessible. Les utilisateurs peuvent également télécharger un PDF ou en demander une copie imprimée par l’entremise de la bibliothèque ouverte d’eCampusOntario.
Tout au long de ce texte, vous verrez diverses stratégies d’apprentissage et d’enseignement. Voici un résumé :
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Consultante multimédia
Abigael Krueger, M.A., B.A., étudiante à la maîtrise en information, Faculté d’information (iSchool), Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada
Artiste médical
Taeah Kim, H.B.Sc., Maîtrise ès sciences en communications biomédicales, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada
Montage vidéo et soutien
Dan Charlebois, propriétaire et producteur principal, Bloom Media, Guelph (Ontario), Canada
Roye Cohen, baccalauréat ès arts en arts de l’image : Étudiant en numérique intégré, Université métropolitaine de Toronto, Toronto (Ontario), Canada
Équipe eCampusOntario
Lindsay Woodside, HBA, OCT, MA, gestionnaire de programme, RÉL en soins infirmiers, eCampusOntario
Lena Patterson, B.A., M.A., directrice principale, Programmes et intervenants, eCampusOntario
Emily Carlisle, B.A., M.B.S.I., Rédactrice en chef, Open at Scale, eCampusOntario
Un grand merci aux participants à la vidéo :
Sita Mistry, RM, BHScM, étudiante au B.Sc.inf., métropolitaine de Toronto, Centennial, George Brown Collaborative Nursing Degree Program, Université métropolitaine de Toronto, Toronto (Ontario) Canada
Manjot Salh, étudiant au B.Sc.inf., Ryerson, Centennial, George Brown Collaborative Nursing Degree Program, Université métropolitaine de Toronto, Toronto (Ontario) Canada
Jamie Spiegel, étudiante au B.Sc.inf., Ryerson, Centennial, George Brown Collaborative Nursing Degree Program, Université métropolitaine de Toronto, Toronto (Ontario) Canada
Daniel Acdal, étudiant au B.Sc.inf., Ryerson, Centennial, George Brown Collaborative Nursing Degree Program, Université métropolitaine de Toronto, Toronto (Ontario) Canada
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La vaccination sauve des vies. Le succès des vaccins a permis d’oublier les conséquences de maladies comme la polio, le tétanos et la rougeole. De plus en plus de parents s’interrogent sur l’innocuité des vaccins plutôt que sur les vaccins qui protègent leurs enfants. Cette ressource éducative ouverte fournira aux professionnels de la santé et aux étudiants des renseignements de base sur les problèmes liés à l’hésitation à l’égard de la vaccination et sur la façon de discuter avec les clients qui hésitent à se faire vacciner.
Ce fut un privilège de contribuer à une ressource en ligne gratuite et ouverte qui est accessible à tous les étudiants en sciences infirmières et à d’autres professionnels de la santé. Le Bureau de santé publique de Toronto est reconnaissant de cette collaboration conjointe avec eCampusOntario et les éducateurs de l’Ontario pour améliorer la capacité des nouveaux professionnels de la santé à rebâtir et à maintenir la confiance du public à l’égard des vaccins.
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Par Oona St-Amant, Jennifer Lapum et Kim English
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Résultats d’apprentissage
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :
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L’immunité désigne la capacité de l’organisme à prévenir l’invasion d’agents pathogènes. Les agents pathogènes sont des substances étrangères qui causent des maladies, comme les bactéries et les virus, et les gens y sont exposés chaque jour. Les antigènes sont fixés à la surface des agents pathogènes et stimulent une réponse immunitaire dans l’organisme. Une réponse immunitaire est le système de défense du corps pour lutter contre les antigènes et protéger le corps.
Il existe plusieurs types d’immunité, y compris l’immunité innée, l’immunité passive et l’immunité acquise ou active. L’image 1.1 est une représentation visuelle montrant l’immunité active comme un processus d’exposition du corps à un antigène pour produire une réponse immunitaire adaptative, tandis que l’immunité passive « emprunte » des anticorps à une autre personne.
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Les vaccins sont un produit administré par voie orale, nasale ou par injection pour empêcher les gens de contracter des maladies particulières. Les types de maladies qui sont prévenues par les vaccins sont appelées « maladies évitables par la vaccination ». Des exemples de ces maladies comprennent la varicelle et le virus du papillome humain (VPH), bien que les maladies évitables par la vaccination seront examinées en détail au chapitre 2.
Comme l’a fait remarquer l’Organisation mondiale de la Santé (s.d.) les vaccins sont un outil sûr et éprouvé pour prévenir les maladies infectieuses potentiellement mortelles. « Les vaccins fonctionnent en tirant parti de la reconnaissance des antigènes et de la réponse des anticorps » [Traduction] (Khan Academy, s.d., sous la rubrique Vaccins). « Un vaccin contient les antigènes d’un pathogène [spécifique] qui cause la maladie » [Traduction] (Khan Academy, s.d., sous la rubrique Vaccins). Par exemple, le vaccin contre la rougeole contient les antigènes propres à la rougeole. Lorsqu’une personne est vaccinée contre la rougeole, le système immunitaire réagit en stimulant les cellules productrices d’anticorps qui produisent les anticorps de la rougeole. Par conséquent, si le corps entre en contact avec une infection par la rougeole à l’avenir, il est prêt à la combattre. Visionnez la vidéo ;1.1 pour obtenir une description des vaccins et de leur fonctionnement.
Vidéo 1.1 : « What are vaccines and how do they work? » par l’eCampus de l’Université d’État d’Oregon. CC BY-NC-SA 4.0
Les vaccins jouent un rôle important dans la santé des collectivités pour plusieurs raisons :
Points à prendre en considération
L’administration d’un vaccin est appelée la « vaccination » et la substance administrée est appelée le « vaccin ». La « vaccination » est le processus de développement d’une réponse immunitaire ; c’est ce qui arrive au corps d’une personne après la vaccination. Lorsqu’un vaccin est introduit dans l’organisme, il stimule le développement d’anticorps contre cette maladie et protège l’organisme contre la maladie en cas d’exposition à celle-ci. « Immunité » signifie être protégé contre une maladie et une personne est « immunisée » lorsqu’elle est protégée contre la maladie. Si une personne n’a pas l’immunité et n’est pas protégée, elle sera jugée « vulnérable ».
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L’immunité collective, aussi appelée immunité de groupe, est un concept qui fait référence à la « protection contre les maladies contagieuses dont bénéficie une personne qui vit dans une collectivité où un nombre critique de personnes sont vaccinées » (Boyd, 2016, para 2). Cela signifie que la vaccination protège la personne vaccinée et l’ensemble de la collectivité. En général, plus de 90 % de la population doit être immunisée afin de protéger les personnes qui ne sont pas admissibles à la vaccination ; toutefois, le niveau de protection du groupe requis dépend également de la maladie. Par exemple, les maladies contagieuses comme la rougeole, qui se propage par l’air, exigent une protection de plus de 95 % pour l’immunité collective. Voir l’image 1.2 illustrant l’immunité collective grâce à la « protection de groupe » acquise lorsque plus de 90 % de la population est immunisée. Le vidéo 1.2 explique plus en détail l’immunité collective.
L’immunité collective rend plus difficile l’introduction et la propagation d’une maladie contagieuse dans une population, ce qui réduit considérablement les risques d’éclosion. Cet aspect est important, car il offre une certaine protection aux personnes vulnérables qui ne peuvent pas recevoir de vaccins ou qui n’ont pas de réponse immunitaire efficace à certains vaccins. Certaines personnes ne peuvent pas recevoir de vaccins, notamment les nourrissons, les femmes enceintes, les personnes atteintes de troubles immunodépressifs, les personnes sous immunosuppresseurs et d’autres groupes vulnérables.
Vidéo 1.2 : « Herd Immunity and Immunizations » par l’École des sciences et des mathématiques de Caroline du Nord. CC-BY-NC-SA
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Les vaccins ne sont pas tous pareils. La façon dont le corps réagit à un vaccin dépend du type de vaccin administré. Il est important que les professionnels de la santé comprennent le type de vaccins administrés et la façon dont ils induisent une réponse immunitaire. Cette section comprend des descriptions des différents types de vaccins.
Les vaccins vivants atténués induisent une réponse immunitaire qui imite une infection naturelle, ce qui crée souvent une immunité efficace et durable. Les vaccins vivants atténués utilisent une forme affaiblie de l’agent infectieux (virus ou bactéries) pour produire une réponse immunitaire sans causer de maladie. En général, les clients qui reçoivent ces vaccins peuvent bénéficier d’une protection à vie après une ou deux doses.
Avant d’administrer des vaccins vivants atténués, les professionnels de la santé doivent tenir compte de ce qui suit :
Les personnes qui ont une déficience immunitaire, comme celles qui prennent des agents immunosuppresseurs ou qui ont des affections sous-jacentes comme le VIH non traité ont un système immunitaire affaibli et peuvent devenir très malades avec des vaccins vivants atténués. En général, les personnes qui subissent une chimiothérapie, qui sont gravement immunodéprimées ou dont le statut immunitaire est incertain ne devraient pas recevoir de vaccins vivants en raison du risque de maladie causé par les souches de vaccins. Les professionnels de la santé doivent consulter le fournisseur de soins principal avant la vaccination. Les professionnels de la santé doivent consulter le document Vaccination de population particulière du Guide canadien d’immunisation pour obtenir des renseignements précis.
1. Le bénéficiaire du vaccin a-t-il des problèmes immunocompromettants ou a-t-il pris des médicaments au cours des trois derniers mois qui causent l’immunosuppression, notamment des corticostéroïdes?
2. Si vous administrez un vaccin vivant à un jeune enfant (remarque : les vaccins vivants ne sont pas administrés aux nourrissons [moins de 12 mois], tenez compte des facteurs suivants :
3. Le bénéficiaire du vaccin a-t-il reçu d’autres vaccins vivants au cours des quatre dernières semaines?
4. Le bénéficiaire du vaccin a-t-il reçu des transfusions de sang ou de produits sanguins au cours de la dernière année?
Les vaccins inactivés, parfois appelés vaccins morts, sont composés de pathogènes entiers ou partiels qui ne sont pas vivants et, par conséquent , qui ne peuvent pas se reproduire. Les agents pathogènes deviennent inactivés par l’exposition à la chaleur, aux produits chimiques et à d’autres processus de purification. Ces types de vaccins préviennent les maladies causées par les bactéries et les virus.
Dans ce cas, les vaccins inactivés/morts désignent les vaccins à agents pathogènes entiers. Les vaccins inactivés utilisent la version mortelle du pathogène et ses antigènes pour induire une réponse immunitaire. En général, ces vaccins offrent une protection immunitaire qui n’est pas aussi efficace que les vaccins vivants atténués et, souvent , il faut obtenir plusieurs doses au fil du temps afin de maintenir l’immunité à mesure que les titres d’anticorps diminuent. En général, la première dose d’un vaccin inactivé sert à stimuler le système immunitaire, tandis que l’immunité protectrice (anticorps) est fournie après la deuxième ou la troisième dose. Les vaccins inactivés sont plus sécuritaires pour les personnes immunodéprimées puisque le vaccin contient des agents pathogènes inactivés ou morts.
Les vaccins à base d’anatoxine sont utilisés pour prévenir les maladies causées par les bactéries. Le vaccin utilise une toxine (inoffensive) produite par l’agent pathogène à l’origine de la maladie. Par conséquent, le corps produit une réponse immunitaire ciblée sur la toxine plutôt que sur l’agent pathogène lui-même. Il est important de noter que les toxines sont généralement responsables des symptômes d’une maladie, de sorte que l’exposition à la toxine peut entraîner l’immunité.
Les vaccins à base d’anatoxine sont sûrs parce qu’ils ne peuvent pas causer la maladie. Les vaccins à base d’anatoxine nécessitent habituellement une dose de rappel pour pouvoir maintenir l’immunité.
Les vaccins à sous-unités utilisent un morceau de l’agent pathogène, comme sa protéine, son sucre ou sa capside pour provoquer une réponse immunitaire. Ces vaccins déclenchent une réponse forte et ciblée à une partie du pathogène et conviennent généralement à n’importe qui, notamment les personnes immunodéprimées. Pour une immunité durable, les clients ont généralement besoin de recevoir plusieurs doses du vaccin.
Bien que les vaccins recombinants, polyosidiques et conjugués soient tous des formes de vaccins inactivés à sous-unités, chacun cible une structure moléculaire particulière. Les vaccins polyosidiques consistent en des molécules de sucre à longue chaîne fixées à la surface de bactéries comme le pneumocoque et le méningocoque. Les vaccins recombinants sont des vaccins génétiquement modifiés, où des agents pathogènes ont été clonés, exprimés et purifiés en un vaccin.
Il existe plusieurs types de vaccins disponibles, chacun ayant des propriétés particulières conçus pour différentes utilisations. Les progrès scientifiques et les nouvelles technologies continueront à modifier et à améliorer la gamme des vaccins. Le tableau 1.1. présente des exemples de vaccins associés aux différents types de vaccins.
Tableau 1.1 : Types de vaccins
Type de vaccin | Vaccins |
Vivant atténué | Rougeole, oreillons, rubéole (vaccin combiné) Varicelle, zona Grippe (pulvérisation nasale) Vaccin antipoliomyélitique oral Rotavirus Fièvre jaune |
Inactivé/mort | Vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) Hépatite A Rage |
À base d’anatoxine (toxine inactivée) | Diphtérie Tétanos |
Sous-unité/conjugué | Hépatite B Grippe (injection) Haemophilus influenza type b (Hib) Virus du papillome humain (VPH) Coqueluche Pneumococcique Méningococcique Zona |
Points à prendre en considération
Le corps produit une plus grande réponse immunitaire lorsque le vaccin analogue est à l’origine de la maladie pathogène. Les vaccins vivants atténués ressemblent davantage à leur pathogène, ce qui rend les vaccinations continue moins susceptibles d’atteindre une immunité durable. La plupart des vaccins vivants atténués au Canada sont viraux ; cependant, il existe deux vaccins atténués bactériens (contre la typhoïde et la tuberculose) qui sont disponibles dans des circonstances particulières.
Un élément interactif H5P a été exclu de cette version du texte. Vous pouvez le consulter en ligne ici :
https://ecampusontario.pressbooks.pub/lavaccinationpourlesprofessionnels/?p=45#h5p-29
Le contenu de cette section a été adapté, avec des modifications de forme, de la page 8 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé sur l’immunisation par le gouvernement Canada et reproduit dans des conditions non commerciales.
Le contenu du tableau 1.1 a été adapté, avec des changements de forme, de https://www.vaccines.gov, qui est du domaine public.
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Les composants des vaccins utilisés au Canada sont extrêmement sécuritaires. Consultez l’image 1.4 ;pour une illustration des composants d’un vaccin et le tableau 1.2 pour une description des composants.
Les effets secondaires graves comme les réactions allergiques sont très rares. Les produits chimiques utilisés dans les vaccins renforcent leur efficacité, préservent ou stabilisent l’agent pathogène, tuent les virus indésirables ou agissent comme une suspension pour maintenir le produit. Certains vaccins contiennent des traces de matériel de culture comme les protéines d’œufs utilisées pour faire croître le virus ou la bactérie. Il est important que les professionnels de la santé se familiarisent avec certains des composants communs (aussi appelés ingrédients) des vaccins, particulièrement si un client a une allergie ou exprime des préoccupations à cet égard. Pour obtenir une liste complète des vaccins et de leurs composants, consultez le Guide canadien d’immunisation – Information clé sur l’immunisation.
Tableau 1.2 : Composants d’un vaccin
Composants | Description |
Antigènes | Composant actif du vaccin qui provoque une réponse immunitaire. |
Adjuvants | Composant qui améliore l’efficacité des vaccins. La plupart des vaccins utilisent des adjuvants à base d’aluminium. Ils induisent une série de facteurs inflammatoires au point d’injection, ce qui aide la réponse immunitaire. L’aluminium est éliminé du corps par les reins. |
Agents de conservation | Les agents de conservation arrêtent la contamination indésirable d’un vaccin. L’agent de conservation le plus courant est le 2-phénoxyéthanol, qui est également utilisé dans différents produits cosmétiques, produits de soins pour bébés, gouttes ophtalmiques et gouttes pour les oreilles. Certains clients peuvent être préoccupés par la présence de thimérosal, un agent de conservation contenant du mercure utilisé dans des vaccins à doses multiples pour prévenir la contamination par des bactéries virulentes ou des champignons. Contrairement à la croyance populaire, la plupart des vaccins au Canada ne contiennent pas de thimérosal. Les vaccins requis en milieu scolaire ne contiennent plus de thimérosal depuis 2001. |
Stabilisants | Les stabilisants, comme la gélatine, arrêtent les réactions chimiques dans le vaccin et empêchent les composants de se séparer. Les autres stabilisants comprennent les acides aminés (les composants de base des protéines), le potassium, le sodium et le lactose. |
Substances tampon | Une solution tampon résiste aux changements de pH lorsqu’on y ajoute de petites quantités d’acide ou d’alcali. Les substances tampon maintiennent le vaccin à un pH semblable à celui du corps. Souvent, il s’agira d’un sel. |
Tonique | Pour conserver le vaccin isotonique (afin de réduire les réactions locales), on peut ajouter du sel. Il s’agit souvent de chlorure de sodium (sel de table commun). |
Surfactants et émulsifiants | Ces agents agissent comme des détergents. Un surfactant couramment utilisé est le Polysorbate 80 ou le Tween®. Il est fait de sorbitol (un alcool à base de sucre) et d’acide oléique (un acide gras oméga). Le polysorbate est souvent utilisé dans des aliments comme la crème glacée. |
Formaldéhyde | Le formaldéhyde est utilisé pour détoxifier ou désactiver le germe vivant ou la toxine utilisée dans certains vaccins. Il est principalement retiré pendant le processus de purification. Il est important de noter que des traces de formaldéhyde sont présentes dans tous les corps humains et sont nécessaires à la synthèse de l’ADN. Le formaldéhyde se décompose très rapidement dans l’environnement et dans l’organisme. De plus, il y a environ dix fois plus de formaldéhyde dans le corps d’un bébé que dans un vaccin. |
Antibiotiques | Certains vaccins contiennent des antibiotiques pour prévenir la croissance bactérienne pendant l’entreposage du vaccin. |
Points à prendre en considération
Il y a une idée fausse répandue au sujet des types de mercure contenus dans les vaccins et des niveaux de toxicité. En tant que professionnels de la santé, il est important de dissiper les idées fausses du public en fournissant des renseignements exacts sur le type de mercure utilisé dans les vaccins et les divers degrés de toxicité et de risque.
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https://ecampusontario.pressbooks.pub/lavaccinationpourlesprofessionnels/?p=47#h5p-3
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Les principaux points à retenir de ce chapitre sont les suivants :
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Boyd, R. (2016). It takes a herd. Extrait de : https://www.aap.org/en-us/aap-voices/Pages/It-Takes-a-Herd.aspx
Gouvernement du Canada. (2017). Page 8 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé Extrait de https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-1-information-cle-immunisation/page-8-methodes-administration-vaccins.html
Khan Academy. (s.d.). Adaptive immunity. Extrait de : https://www.khanacademy.org/test-prep/mcat/organ-systems/the-immune-system/a/adaptive-immunity
Khan Academy. (s.d.). Immune system. MCAT : Organ systems. Extrait de : https://www.khanacademy.org/test-prep/mcat/organ-systems#concept-intro. Remarque : Tout le contenu de la Khan Academy est disponible gratuitement sur www.khanacademy.org
Khan Academy. (s.d.). The immune system review. Extrait de : https://www.khanacademy.org/science/high-school-biology/hs-human-body-systems/hs-the-immune-system/a/hs-the-immune-system-review
Vaccines.gov. (2018). Vaccines by disease. Extrait de https://www.vaccines.gov/diseases
Organisation mondiale de la Santé (s.d.). Immunisation. Extrait de : https://www.who.int/fr/health-topics/vaccines-and-immunization#tab=tab_1
III
Par Oona St-Amant, Jennifer Lapum et Karen Beckermann
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Résultats d’apprentissage
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :
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https://ecampusontario.pressbooks.pub/lavaccinationpourlesprofessionnels/?p=53#h5p-23
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Les vaccins sont notre meilleur outil de défense contre de nombreuses maladies. Les maladies évitables par la vaccination (MEV) sont des maladies causées par des bactéries et des virus que les vaccins peuvent prévenir. Les MEV peuvent se propager de différentes manières, notamment par l’air, les gouttelettes respiratoires et les contacts corporels. Certaines maladies, comme la rougeole, sont extrêmement contagieuses. Par exemple, il est possible de contracter la rougeole jusqu’à deux heures après qu’une personne atteinte de rougeole ait quitté une pièce.
Plusieurs des maladies qui ont été évitées par les vaccins ont considérablement diminué depuis l’introduction des programmes de vaccination. Cependant, la sensibilisation aux MEV demeure une priorité afin que le public et les professionnels de la santé comprennent pourquoi il est important de continuer à vacciner la population contre ces maladies. Lorsque les gens cessent de se faire vacciner, les MEV, comme la rougeole, peuvent réapparaître et se propager rapidement partout dans le monde.
Lorsqu’une maladie est éradiquée dans le monde, les vaccins ne sont plus nécessaires. Par exemple, la variole a été éradiquée en 1979. Par conséquent, le vaccin contre la variole n’est plus offert dans le cadre des programmes de vaccination de routine. Les maladies sont éliminées lorsque la maladie est réduite à zéro, ou près de zéro, dans une région géographique définie. La polio, par exemple, est éliminée en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.
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Le calendrier d’immunisation dans chaque province et territoire du Canada indique aux professionnels de la santé quels vaccins doivent être administrés à quel moment. Voici un lien vers le calendrier de vaccination des nourrissons et des enfants dans chaque province et territoire : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/renseignements-immunisation-provinces-et-territoires/programmes-vaccination-systematique-provinces-territoires-nourrissons-enfants.html.
Le calendrier de vaccination comprend le moment recommandé pour toutes les doses de vaccin afin qu’une personne soit considérée comme entièrement protégée. Il existe de nombreux facteurs déterminants qui influencent le calendrier, notamment : la charge de morbidité dans la province ou le territoire, l’efficacité et l’innocuité des vaccins, l’acceptabilité, la facilité de mise en œuvre, l’équité et le coût. Lorsque les personnes ne suivent pas le calendrier de routine, la probabilité d’oublier des doses et de ne pas être complètement vacciné est plus élevée. Les personnes qui ne sont pas complètement vaccinées courent également le risque de contracter la maladie. Des calendriers de rattrapage sont disponibles. Si les dossiers de vaccination ne sont pas disponibles, vous devez supposer que la personne n’est pas vaccinée et utiliser un calendrier de rattrapage en fonction de l’âge actuel.
Des calendriers de vaccination accélérés sont également disponibles dans des conditions particulières, comme des éclosions et des déplacements imprévus. Souvent, l’intervalle entre les doses recommandées peut être réduit ; toutefois, les professionnels de la santé devraient consulter le Guide canadien d’immunisation pour connaître les intervalles de doses minimales propres à un vaccin.
Points à prendre en considération
Le mieux est de se faire vacciner à temps. Pour les personnes qui commencent à se faire vacciner plus tard, les professionnels de la santé peuvent utiliser un calendrier de rattrapage, qui dépend de l’âge de la personne. Pour les personnes dont les antécédents de vaccination sont inconnus (p. ex., nouveaux arrivants, réfugiés), la meilleure pratique consiste à traiter la personne comme si elle n’était pas vaccinée et à établir un nouveau calendrier de vaccination.
Si les vaccins sont administrés avant l’âge recommandé ou avec un espacement minimal entre les doses, la réponse immunitaire pourrait être inadéquate. Il peut être nécessaire de modifier le calendrier recommandé en cas de rendez-vous manqués ou de maladie ; cependant, dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire de recommencer une série de vaccins en cas de perturbation du calendrier.
En restant à jour avec nos vaccins, nous pouvons empêcher la propagation de maladies à ceux qui sont plus vulnérables, comme :
Rappelez-vous la discussion sur l’immunité collective, aussi appelée immunité de groupe, du chapitre 1, dans laquelle nous avons appris qu’en général, plus de 90 % de la population doit être immunisée afin de protéger les personnes qui ne sont pas admissibles à la vaccination (voir l’image ci-dessous).
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Le système immunitaire d’un enfant n’est pas complètement développé à la naissance. Le système immunitaire d’un nourrisson se développe au cours de sa première année de vie. Le nourrisson est donc plus vulnérable aux maladies transmissibles. C’est pourquoi les nourrissons ont besoin de nombreuses doses de vaccins au cours de leur première année de vie afin d’améliorer leur système immunitaire et développer leur immunité. Les vaccins protègent les nourrissons et les enfants lorsqu’ils sont les plus vulnérables et ils fonctionnent le mieux lorsque les enfants sont vaccinés à temps. Ces stratégies ont permis de réduire considérablement les taux de mortalité infantile au Canada et dans le monde entier. Le tableau 2.1 est un exemple de calendrier vaccinal de routine financé par le gouvernement pour la petite enfance.
Tableau 2.1: Vaccins de routine pendant la petite enfance en Ontario
Âge | Vaccins | Maladie évitable par la vaccination |
2 mois | DCaT-VPI-Hib | Diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, haemophilus influenzae type B (hib.) |
Pneu-C-13 | Pneumococcique | |
Rot | Rotavirus | |
4 mois | DCaT-VPI-Hib | Diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, haemophilus influenzae type B (hib.) |
Pneu-C-13 | Pneumococcique | |
Rot | Rotavirus | |
6 mois | DCaT-VPI-Hib | Diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, haemophilus influenzae type B (hib.) |
Rot | Rotavirus | |
12 mois | Men-C-C | Méningococcie |
ROR | Rougeole, oreillons, rubéole | |
Pneu-C-13 | Pneumococcique | |
15 mois | Var | Varicelle |
18 mois | DCaT-VPI-Hib | Diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, haemophilus influenzae type B (hib.) |
4 à 6 ans | RORV dcaT-VPI | Rougeole, oreillons, rubéole, varicelle, diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite |
La façon dont chaque province et territoire aborde les exemptions de vaccin varie. En Ontario, par exemple, en vertu de la Loi de 2014 garde d’enfants et la petite enfance, les enfants qui fréquentent une garderie doivent soit être immunisés contre les maladies énumérées au tableau 2.1 ou bénéficier d’une exemption valide. Un formulaire d’exemption médicale est rempli par un professionnel de la santé légalement qualifié (c.-à-d. un médecin ou une infirmière praticienne). Un parent qui a une objection philosophique ou religieuse peut remplir un autre type de formulaire d’exemption. En Ontario, des exemptions sont accordées au motif que les immunisations entrent en conflit avec les convictions sincères de la religion ou de la conscience des parents ou qu’un professionnel de la santé légalement qualifié donne des raisons médicales à la garderie pour expliquer pourquoi l’enfant ne devrait pas être vacciné (Loi sur la garde d’enfants et la petite enfance de l’Ontario, Règl. 137/15s).
À l’entrée à l’école, les élèves doivent être à jour pour la plupart des vaccinations infantiles de routine. Les maladies contagieuses peuvent se propager rapidement en milieu scolaire. Il est donc important de veiller à ce que les enfants d’âge scolaire soient à jour dans leurs vaccins. Le tableau 2.2 est un exemple de calendrier de vaccination financé par le gouvernement pour les enfants d’âge scolaire.
Tableau 2.2 : Calendrier de vaccination des enfants d’âge scolaire en Ontario
Âge | Vaccins | Maladie évitable par la vaccination |
4 à 6 ans | RORV | Rougeole, oreillons, rubéole, varicelle |
dcaT-VPI | Diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite | |
7e année | HB | Hépatite B (2 ou 3 doses) |
VPH9 | Virus du papillome humain (2 doses) | |
Men-C-ACYW-135 | Méningococcie | |
14 à 16 ans | dcaT | Tétanos, diphtérie, coqueluche |
En Ontario, conformément à la Loi sur l’immunisation des élèves (1990), les élèves qui fréquentent l’école sont tenus de fournir une preuve d’immunisation contre les maladies suivantes : diphtérie, tétanos, polio, rougeole, oreillons, rubéole, méningococcie, coqueluche, varicelle (pour les enfants nés depuis 2010) ou d’avoir une exemption valide. Les parents doivent fournir un carnet de la vaccination de leur enfant au bureau de santé publique local. Un formulaire d’exemption médicale peut être rempli par un professionnel de la santé légalement qualifié. Un parent qui a une objection philosophique ou religieuse doit assister à une séance d’éducation obligatoire et remplir le formulaire d’exemption approuvé par le Ministère.
La vaccination ne s’adresse pas seulement aux enfants. Les vaccins sont sécuritaires et vous protègent, vous et votre entourage, contre les maladies évitables par la vaccination. À mesure que nous vieillissons, la protection que nous avons reçue des vaccins précédents peut diminuer pour certaines maladies. Les autres doses, connues sous le nom de doses de rappel, peuvent accroître notre immunité afin d’offrir la meilleure protection possible. Il est possible que certains adultes n’aient pas reçu un ou plusieurs vaccins lorsqu’ils étaient enfants. Ils devront peut-être rattraper leur retard et se faire vacciner maintenant. Il y a aussi des maladies plus courantes chez les adultes – même chez les adultes en bonne santé – comme le zona. C’est pourquoi d’autres vaccins sont nécessaires à mesure que nous vieillissons.
De nombreux Canadiens adultes ne sont pas à jour dans leurs vaccins. Les fournisseurs de soins de santé peuvent évaluer ce qui est nécessaire pour être entièrement protégé. Le tableau suivant est un exemple basé sur le calendrier de vaccination provincial de l’Ontario. Le tableau 2.3 est un exemple de vaccins recommandés pour les adultes en santé.
Tableau 2.3 : Calendrier de vaccination de l’Ontario pour les adultes en santé
Vaccins | Maladie évitable par la vaccination | Considérations |
dc ou dcaT | Tétanos, diphtérie (coqueluche) |
|
HZ | Zona |
|
Inf | Grippe | Annuel |
Pneu-P-23 | Pneumococcique | 65 ans |
HA | Hépatite A | Non financé par le secteur public pour les adultes en santé (2 doses) |
HB | Hépatite B | Non financé par le secteur public pour les adultes en santé (3 doses) |
VPH9 | Virus du papillome humain (VPH) | Non financé par le secteur public pour les adultes en santé (3 doses) |
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La grossesse peut entraîner une altération des réponses immunitaires qui augmentent le risque d’infection. La vaccination pendant la grossesse prévient la maladie chez la femme enceinte et son bébé. Par exemple, la vaccination contre une grippe inactivée est sécuritaire et recommandée pour toutes les femmes enceintes pendant la saison de la grippe. Le vaccin réduit le risque de complications de la grippe pendant la grossesse et protège contre l’infection après la naissance du bébé. Voir le tableau 2.4 pour les vaccins de routine pendant la grossesse.
L’autre raison de vacciner les clientes pendant la grossesse est d’accroître l’immunité du nouveau-né. Comme les nouveau-nés naissent avec un système immunitaire rudimentaire, les professionnels de la santé essaient de protéger le bébé en cas d’exposition. L’une des méthodes consiste à vacciner la femme enceinte pendant sa grossesse avec, par exemple, le vaccin contre la coqueluche. Une autre méthode, appelée « coconnage », consiste à vacciner ceux qui entourent le nourrisson, notamment le parent et les autres membres de la famille, pour s’assurer qu’ils n’infecteront pas le nouveau-né. Le coconnage peut être difficile à réaliser et, par conséquent, ce n’est pas la stratégie privilégiée.
Tableau 2.4 : Vaccins de routine pendant la grossesse
Vaccins | Maladie évitable par la vaccination | Considérations |
Vaccin antigrippal | Grippe | Le vaccin antigrippal est sûr et recommandé pour toutes les femmes enceintes à tout stade de la grossesse. Il est particulièrement important que la cliente soit aux dernières étapes de la grossesse pendant la saison de la grippe (de novembre à avril). Le risque d’hospitalisation à la suite de complications de la grippe augmente plus tard au cours de la grossesse et est plus élevé au troisième trimestre. Le vaccin contre la grippe aide également à protéger le bébé pendant les six premiers mois suivant la naissance. Cet aspect est important parce que les bébés sont plus à risque de complications de la grippe qui peuvent entraîner des hospitalisations, et les bébés de moins de six mois sont trop jeunes pour être vaccinés. |
Vaccin dcaT | Coqueluche | L’immunisation des femmes enceintes est idéalement recommandée entre 27 et 32 semaines de gestation pour chaque grossesse, indépendamment des antécédents de vaccination du dcaT ou de l’intervalle entre les grossesses dû à la diminution rapide des anticorps maternels. |
Tous les vaccins de routine fournis au Canada sont sûr pour les femmes qui allaitent. Certains vaccins moins courants, comme le vaccin contre la fièvre jaune et le bacille Calmette-Guérin (BCG) contre la tuberculose, ne devraient pas être administrés aux femmes qui allaitent. Cette restriction est due au fait qu’une infection peut être transmise au bébé par le lait maternel.
Parlez à vos clients des voyages à l’extérieur du Canada, car ils pourraient être à risque de maladies évitables par la vaccination. Les cliniques de santé-voyage fournissent souvent des conseils de voyage précis qui tiennent compte de la destination et de l’état de santé actuel de la personne. Il est important de discuter des plans de voyage le plus longtemps possible avant les préparatifs de voyage, de préférence six semaines à l’avance. Consultez le tableau 2.5 pour connaître les maladies mondiales courantes qui peuvent être évitées. Passez en revue les antécédents de vaccination avec votre client. Assurez-vous que votre client est au courant du calendrier de vaccination provincial. Discutez de tout autre problème de santé lié au voyage et des façons de rester en santé pendant le voyage.
Tableau 2.5 : Maladies mondiales courantes évitables par la vaccination
Maladie | Vaccins |
Choléra et diarrhée du voyageur | E. coli |
Hépatite A | HA |
Hépatite B | HB |
Encéphalite japonaise | JE |
Méningococcique | Men-C-ACYW MenB |
Rage | Rage |
Typhoïde | Typh |
Fièvre jaune | YF |
Comme dans le cas des vaccins de routine pour enfants, les vaccins de voyage peuvent parfois être combinés.
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Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) est un comité multidisciplinaire de spécialistes scientifiques, médicaux et en santé publique qui formule des recommandations pour les vaccins actuels et les vaccins nouvellement approuvés au Canada. Le Guide canadien d’immunisation (GCI) est fondé sur les recommandations du CCNI et d’autres facteurs. Le travail du CCNI est axé sur les vaccins, tandis que le GCI est une ressource complète sur la vaccination. Le GCI comprend des renseignements pour tous les professionnels de la santé qui administrent des vaccins ou gèrent des programmes d’immunisation.
Au Canada, les programmes d’immunisation sont une responsabilité partagée entre les organismes de santé publique nationaux, provinciaux et locaux. Consultez les tableaux 2.6, 2.7 et 2.8 pour obtenir une liste de ces responsabilités. Les organismes de santé publique du Canada utilisent une approche axée sur la santé de la population pour améliorer la santé de tous les Canadiens et créer des collectivités plus saines, notamment en contrôlant les maladies infectieuses au moyen de stratégies d’immunisation. Bien que les vaccins soient un enjeu national, chaque ordre de gouvernement a un rôle précis à jouer et il y a des différences dans la façon dont les programmes d’immunisation sont mis en œuvre entre les provinces et les collectivités. Par exemple, les organismes provinciaux de santé publique déterminent le calendrier d’immunisation en fonction des recommandations du CCNI, tandis que les organismes locaux de santé publique mettent en œuvre et fournissent des services locaux. Cette approche stratégique et systématique de la vaccination permet d’adopter une approche axée sur la santé de la population tout en assurant la sensibilisation à l’échelle locale. En tant que professionnel de la santé, il est important de vous familiariser avec le rôle et le mandat de diverses organisations pour faciliter la navigation dans le système, notamment où et quand accéder à l’information. De plus, avoir une compréhension contextuelle de la mise en œuvre du programme vous permet de voir à la fois le tableau d’ensemble et les perspectives locales lorsque vous réfléchissez aux maladies évitables par la vaccination. Le vidéo 2.1 fournit des renseignements supplémentaires sur le rôle du personnel infirmier en santé publique et de la pratique des vaccins en Ontario.
Vidéo 2.1 : Entrevue au sujet des vaccins et du rôle de la santé publique
Tableau 2.6 : Paysage organisationnel de la recherche, de la prestation et de l’évaluation des vaccins – fédéral
Fédéral | |
Organisation | Rôle dans l’administration des vaccins |
Comité consultatif national de l’immunisation au Canada (CCNI) |
|
Agence de la santé publique du Canada |
|
Centre de l’immunisation et des maladies respiratoires infectieuses (CIMRI) |
|
Immunisation Canada |
|
Association canadienne de santé publique |
|
Société canadienne de pédiatrie (SCP) |
|
Association canadienne pour la recherche et l’évaluation en immunisation (CAIRE) |
|
Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques (DPBTG), Santé Canada |
|
Tableau 2.7 : Paysage organisationnel de la recherche, de la prestation et de l’évaluation des vaccins – Provincial
Provincial et régional | |
Organisation | Rôle dans l’administration des vaccins |
Santé publique Ontario |
|
Bureaux de santé publique locaux |
|
Tableau 2.8 : Paysage organisationnel de la recherche, de la prestation et de l’évaluation des vaccins – International
International | |
Organisation | Rôle dans l’administration des vaccins |
Organisation mondiale de la Santé (OMS) |
|
Centre for Disease Control (États-Unis) |
|
Organisation panaméricaine de la santé (OPS) (OMS pour les Amériques) |
|
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Les principaux points à retenir de ce chapitre sont les suivants :
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Centres for Disease Control and Prevention. (2017). Public Health Image Library (PHIL). Extrait de : https://phil.cdc.gov/details.aspx?pid=130
Centers for Disease Control and Prevention. (2017). Photos sur la poliomyélite : Numéro d’identification de la photo : 5578. Extrait de : https://www.cdc.gov/polio/us/photos.html
Santé publique Ontario. (s.d.). Calendrier de vaccination de routine de l’Ontario. Extrait de : http://www.health.gov.on.ca/en/public/programs/immunization/static/immunization_tool.html
IV
Par Oona St-Amant, Jennifer Lapum et Karen Beckermann
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Résultats d’apprentissage
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :
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Les professionnels de la santé sont des sources d’information fiables et leurs recommandations de vaccination contribuent grandement à motiver les clients à se faire vacciner. En fonction de l’âge et des facteurs de risque, les professionnels de la santé doivent déterminer quels vaccins sont nécessaires pour une personne et une famille. Pour obtenir un consentement éclairé à la vaccination, la personne doit connaître la maladie que le vaccin préviendra ainsi que les effets secondaires, les avantages et les risques de la vaccination. Le professionnel de la santé doit aviser le client avant la visite de vaccination et lui montrer du matériel sur les maladies évitables par la vaccination (MEV) dans la mesure du possible. Par exemple, les futurs parents peuvent amorcer la conversation au sujet d’une série de vaccins pour leur nourrisson pendant la période prénatale.
Commencez la visite en demandant au client s’il a des questions au sujet du vaccin. Utilisez une énonciation, ce qui signifie que vous supposez que le client est prêt à se faire vacciner. Cette approche est recommandée parce qu’elle normalise les vaccins comme une situation quotidienne qui est recommandée par le fournisseur de soins de santé plutôt qu’un événement inhabituel et inquiétant. Par exemple, vous pouvez dire « Aujourd’hui, vous recevrez votre vaccin contre le tétanos. » Les clients peuvent réagir avec hésitation s’ils ont l’impression que le professionnel de la santé n’est pas certain de la vaccination. La meilleure façon de susciter la confiance est d’être un fournisseur compétent.
Consultez le tableau 3.1 au sujet des étapes et des facteurs à prendre en compte dans la liste de vérification préalable à la vaccination. Pour en savoir plus sur les stratégies de communication efficaces, consultez le Chapitre 5 sur l’hésitation à l’égard de la vaccination.
Tableau 3.1 : Liste de vérification avant la vaccination
Étapes | Considérations |
Évaluer l’état de santé actuel du client. |
|
Discuter des avantages et des risques de recevoir le vaccin. |
|
Évaluer les contre-indications et les précautions. |
Remarque : Les professionnels de la santé doivent s’informer des contre-indications de chaque vaccin, respectivement. Évaluez également l’état de santé du client, notamment son âge, son état de comorbidité, ses facteurs de risque et ses plans de voyage ;. |
Évaluer les réactions aux vaccins précédents. |
|
Discuter des événements indésirables mineurs fréquents et des événements indésirables graves potentiels rares. |
|
Points à prendre en considération
Une idée fausse répandue chez les professionnels de la santé est que la vaccination devrait être reportée en cas de maladie aiguë mineure ou modérée, comme une infection des voies respiratoires supérieures, une otite moyenne et une légère maladie gastro-intestinale, ou chez les personnes qui suivent une antibiothérapie. En général, les clients qui souffrent d’une maladie aiguë légère à modérée (même s’ils ont de la fièvre) peuvent être vaccinés. Le professionnel de la santé doit utiliser son jugement clinique pour évaluer le risque, les avantages et le profil de santé du client lorsqu’il décide de reporter la vaccination.
Les professionnels de la santé doivent obtenir le consentement du client ou du mandataire spécial avant de se faire vacciner. Le consentement doit être éclairé, volontaire, lié au traitement proposé et ne doit pas être obtenu au moyen d’une fausse déclaration ou d’une fraude (Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario, 2017). Les professionnels de la santé devraient consulter leur association de réglementation respective pour obtenir de plus amples renseignements et des lignes directrices sur l’obtention du consentement.
Les professionnels de la santé doivent s’assurer que le client répond aux critères de vaccination et rechercher d’éventuelles contre-indications, interactions médicamenteuses potentielles ou précautions (voir Chapitre 4 sur la sécurité des vaccins). Le ;tableau 3.2 présente en détail les critères que le professionnel de la santé doit vérifier avant la vaccination. Rappelez au client qu’il devra demeurer dans l’établissement de soins de santé pendant au moins 15 minutes après avoir reçu le vaccin afin de surveiller les effets secondaires potentiels.
Tableau 3.2 : Critères à contrôler par les professionnels de santé avant l’administration d’un vaccin
Critères | Posez-vous la question |
Le bon client, le consentement éclairé et les contre-indications |
|
Le bon âge |
|
Le bon vaccin ou diluant |
En cas de reconstitution :
|
La bonne dose |
|
Le bon intervalle |
|
La bonne voie, longueur d’aiguille et technique |
|
Le bon site |
|
Le bon moment |
|
La bonne méthode de stockage |
|
Le confort |
|
La bonne documentation |
|
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Les professionnels de la santé sont responsables de minimiser la propagation de la maladie et ils devraient intégrer des pratiques de contrôle des infections de routine , avant, pendant et après l’administration des vaccins. Il faut se laver les mains à intervalles réguliers , comme avant de préparer le vaccin, après avoir enlevé ses gants, lorsque nos mains sont sales, etc. On n’utilise habituellement pas de gants lors de la vaccination à moins de blessures aux mains (p. ex., une plaie ouverte, une éruption cutanée) ou si le client a une plaie ouverte, une éruption cutanée ou des liquides organiques près du point d’injection. L’utilisation de gants peut empêcher une bonne hygiène des mains entre les clients. Il faut maintenir un environnement sécuritaire et propre. Évitez les surfaces sales ou potentiellement contaminées. Séparez les flacons vides et jetez-les dans le système de gestion des déchets désigné (contenant pour objets tranchants). Avant l’injection, nettoyez la peau avec un tampon de préparation à base d’alcool et laissez sécher l’alcool. Si les tampons d’alcool ne sont pas disponibles, utilisez du savon et de l’eau.
Lors de la préparation des vaccins, il est important que les professionnels de la santé suivent la technique aseptique pour prendre les flacons. Les vaccins doivent être retirés du flacon juste avant leur utilisation et, en général, ils doivent être administrés par la même personne. Ne préparez pas les seringues à l’avance dans le cadre d’une pratique courante. La préparation des seringues en avance peut perturber la stabilité du vaccin, augmenter les erreurs d’administration du vaccin et le gaspillage, ainsi qu’augmenter le risque de contamination. Avant de retirer le contenu d’un flacon pour l’introduire dans la seringue, essuyez le diaphragme d’accès (également appelé le bouchon) avec un tampon de préparation à l’alcool (alcool à 70 %) en le frottant. Laissez sécher l’alcool avant d’insérer la seringue. Utilisez toujours une seringue stérile pour sortir le produit du flacon. Lors du retrait, tenez le flacon à l’envers et aspirez la quantité requise dans la seringue. Une fois le vaccin prélevé, retirez immédiatement l’aiguille du flacon et expulsez tout l’air. Il est préférable d’utiliser des aiguilles de sécurité pour éviter les blessures par piqûre avec une aiguille. Si les vaccins sont préalablement remplis par le fabricant, ne les transférez pas dans une seringue de sécurité.
Les flacons à dose unique sont fabriqués pour une utilisation unique. Ils ne devraient pas être réutilisés, et les restes ne devraient pas être mis ensemble. Les flacons à dose unique sont la méthode privilégiée parce qu’ils réduisent le risque de transmission des agents pathogènes et de contamination des flacons.
Les flacons à doses multiples contiennent plus d’une dose du vaccin et contiennent souvent un agent de conservation antimicrobien pour prévenir la croissance bactérienne. Le nombre de doses par fiole varie. Par exemple, le flacon à doses multiples IMOVAX Polio contient dix doses. Les professionnels de la santé doivent toujours indiquer sur l’étiquette la date de la première utilisation et jeter les flacons à doses multiples ouverts conformément à la monographie du fabricant ou dans les 28 jours, selon le délai le plus court. Si vous soupçonnez une contamination, jetez immédiatement les flacons à doses multiples.
La reconstitution est le processus à suivre lorsque les vaccins doivent être mélangés à un diluant. Certains fabricants utilisent de la poudre lyophilisée concentrée (aussi appelée vaccin lyophilisé) qui nécessite un diluant liquide. Les vaccins doivent toujours être reconstitués conformément aux directives du fabricant avec le diluant fourni par le fabricant. Des exemples de diluants sont l’eau stérile, le chlorure de sodium et une suspension adjuvante. La majorité des vaccins doivent être administrés immédiatement après la reconstitution. Certains vaccins peuvent être conservés jusqu’à 24 heures après la reconstitution (p. ex., Hiberix [Hib]). Les professionnels de la santé devraient consulter la monographie pour connaître le délai recommandé entre la reconstitution et l’utilisation. Lors de la reconstitution des vaccins, le professionnel de la santé devrait introduire le diluant sur le côté du flacon de vaccin et non directement dans la poudre de vaccin. Le mélange doit être effectué avec précaution dans un mouvement circulaire jusqu’à ce que la suspension soit uniforme.
Points à prendre en considération
Il faut utiliser une aiguille et une seringue stériles distinctes pour chaque injection. Les professionnels de la santé ne doivent pas mélanger les vaccins dans la même seringue, à moins que le fabricant ne le précise explicitement.
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Selon la dose de vaccin, les professionnels de la santé doivent utiliser une seringue de 1 ml ou de 3 ml. Selon le site d’administration, il est important de sélectionner la bonne taille d’aiguille pour optimiser la réponse immunitaire et réduire le risque de réactions au point d’injection. Par exemple, les vaccins avec adjuvants doivent être injectés dans le muscle et non dans les tissus sous-cutanés pour prévenir l’inflammation et la formation de granulomes. De plus, l’absorption du vaccin peut être réduite si le vaccin est injecté par inadvertance dans la circulation lymphatique. Lorsque vous choisissez une longueur d’aiguille pour une injection intramusculaire, prenez une aiguille suffisamment longue pour atteindre les tissus profonds sans vous rendre aux os, aux nerfs ou aux vaisseaux sanguins sous-jacents. Les aiguilles plus longues entraînent souvent moins de rougeur et d’enflure que les aiguilles plus courtes. La sélection de l’aiguille droite doit être déterminée par : 1) la voie d’administration ; 2) l’âge et la masse musculaire du client ; 3) la viscosité du vaccin ou de l’agent vaccinant passif. Le tableau 3.3 présente des directives de sélection de l’aiguille pour éclairer le jugement clinique, qui sont ensuite visualisées dans les images 3.2 et 3.3. Il est important de noter que les recommandations relatives à la taille de l’aiguille sont basées sur la pratique consistant à étirer la peau entre le pouce et l’index au moment de l’administration.
Tableau 3.3 : Directives de sélection de l’aiguille
Voie d’administration | Calibre de l’aiguille | Âge du bénéficiaire du vaccin | Point d’injection | Longueur de l’aiguille |
Intradermique (ID) | 26-27 | Tous âges | 1,0 cm | |
Sous-cutanée (SC) angle de 45 degrés | 25 | Tous âges | < 1 an : partie antérolatérale de la cuisse ≥ 1 an : partie supérieur du triceps ou partie antérolatérale de la cuisse | 1,6 cm |
Intramusculaire (IM) angle de 90 degrés | 22-25 | Nouveau-nés (>28 jours) et prématurés | Partie antérolatérale de la cuisse | 1,6 cm |
Nourrissons (1 à 12 mois) | Partie antérolatérale de la cuisse | 2,2 à 2,5 cm | ||
Jeunes enfants (>12 mois à 3 ans) | Muscle deltoïde | 1,6 à 2,5 cm | ||
Partie antérolatérale de la cuisse | 2,5 à 3,5 cm | |||
Enfants (>3 à 12 ans) | Muscle deltoïde | 1,6 à 2,5 cm | ||
Partie antérolatérale de la cuisse | 2,5 à 3,5 cm | |||
Adolescents (>12 ans à 18 ans) | Muscle deltoïde | Consulter les recommandations fondées sur le poids | ||
Partie antérolatérale de la cuisse | 2,5 à 3,2 cm | |||
Muscle deltoïde | Pour les personnes pesant moins de 130 lb (moins de 60 kg) : 1,6 cm à 2,5 cm (⅝ po à 1 po) Hommes pesant de 130 à 260 lb (60 à 118 kg) et femmes pesant de 130 à 200 lb (60 à 90 kg) : 2,5 cm (1 po) Hommes pesant plus de 260 lb (118 kg) et femmes pesant plus de 200 lb (90 kg) : 3,8 cm (1½ po) |
Points à prendre en considération
Malgré la croyance populaire, il n’existe pas de preuves démontrant qu’il faut éviter l’injection à travers un tatouage ou une tache de naissance superficielle.
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Le contenu du tableau 3.3 a été adapté, avec des changements rédactionnels, de : Page 8 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé sur l’immunisation par le gouvernement Canada et reproduit dans des conditions non commerciales.
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Les professionnels de la santé doivent indiquer le type de vaccin, la voie d’administration, la quantité, la date d’expiration et le numéro de lot au moment de documenter l’information. Conformément aux normes professionnelles, tous les documents doivent être lisibles, descriptifs, précis et signés. Les professionnels de la santé doivent également documenter la réaction du client au vaccin et mettre à jour son carnet de vaccination, s’il est disponible.
32
Les recommandations relatives au site et à la voie d’administration de chaque vaccin sont fondées sur des données probantes. Les professionnels de la santé doivent suivre les instructions décrites dans la monographie du vaccin. L’efficacité du vaccin peut diminuer et le risque d’événements indésirables locaux peut augmenter s’il n’est pas administré correctement. Onsultez le tableau 3.4 pour obtenir plus de détails sur la voie d’administration.
Tableau 3.4 : Considérations relatives à la voie d’administration
Voie d’administration | Considérations |
Intramusculaire |
|
Sous-cutanée |
|
Intradermique |
|
Oral |
|
Intranasale |
|
Points à prendre en considération
Pour la vaccination des jeunes enfants, les professionnels de la santé peuvent rappeler aux parents ou aux mandataires spéciaux la vaccination à venir et leur expliquer le site et la voie d’administration prévus lors de la prochaine visite. Les parents qui souhaitent préparer leurs enfants avec des timbres analgésiques pourront ainsi les placer au bon endroit (ils doivent être appliqués une heure avant l’administration du vaccin). Les parents peuvent également parler de la vaccination avec l’enfant à l’avance.
Énoncé d’attribution
Le contenu de cette section a été adapté à partir de : Page 8 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé sur l’immunisation par le gouvernement Canada et reproduit dans des conditions non commerciales.
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Les professionnels de la santé jouent un rôle important en minimisant la douleur et la détresse pour les clients. En effet, si les mesures de confort ne sont pas prises en compte, la vaccination peut susciter des craintes et une réticence à l’égard des interventions futures. Selon Santé Canada, on estime que 25 % des adultes ont peur des seringues et que jusqu’à 10 % ont une phobie des aiguilles. Souvent, les gens ont peur des seringues dès la petite enfance. Les fournisseurs de soins de santé doivent fournir le vaccin le plus douloureux en dernier, administrer des vaccins simultanés dans la mesure du possible et demander aux clients d’éviter de prendre de l’aspirine ou d’autres anticoagulants avant la vaccination. Le tableau 3.5 présente des stratégies précises de gestion de la douleur selon le groupe d’âge.
Tableau 3.5 : Stratégies de gestion de la douleur liée à la vaccination
Groupe d’âge | Stratégie de gestion de la douleur |
Tous âges |
|
Nourrissons et jeunes enfants (≤ 3 ans) |
|
Jeunes petits |
|
Enfants (3 à 12 ans) |
|
Adolescents (12 à 17 ans) |
|
Adultes (≥ 18 ans) |
|
Points à prendre en considération
Administrez le vaccin le plus douloureux en dernier. Les vaccins qui causent le plus de douleur au point d’injection sont le pneumocoque C-13, le ROR et le VPH. Ces vaccins devraient être administrés en dernier, après les autres vaccins, si vous donnez plusieurs vaccins au cours d’une même visite.
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Si le professionnel de la santé a administré un vaccin par injection, il doit appliquer une légère pression sur le site pendant plusieurs secondes avec une boule de coton sèche pour réduire au minimum le saignement. Vous n’êtes pas obligé d’utiliser des bandages adhésifs ou des boules de coton avec du ruban adhésif, mais cela permet d’éviter que du sang ne tache les vêtements. Les clients doivent être gardés en observation pendant au moins 15 minutes après la vaccination et, de préférence, pendant 30 minutes lorsqu’il existe une préoccupation particulière. Demandez au client de prendre des analgésiques oraux comme de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène, au besoin, pour réduire les effets indésirables mineurs après la vaccination. Les professionnels de la santé doivent rappeler aux clients de signaler toute préoccupation après une vaccination. Le fournisseur peut évaluer les préoccupations et déterminer s’il est approprié de signaler un effet secondaire suivant l’immunisation (ESSI).
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Les vaccins doivent être entreposés et manipulés avec soin, de leur fabrication jusqu’à leur administration. Les professionnels de la santé doivent être conscients des effets nocifs que la chaleur et le froid excessifs peuvent avoir sur les vaccins : la température peut les rend inefficaces ou les détruire. Les erreurs d’entreposage ou de manipulation contribuent également au gaspillage de vaccins. Consultez la monographie de produit ou l’autorité locale de santé publique pour obtenir des renseignements sur les conditions d’entreposage appropriées pour chaque vaccin, notamment la température. En tant que professionnel de la santé, il est important d’examiner les politiques et les procédures élaborées par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) (2015) et par votre ministère de la Santé et organisme local de santé publique provincial ou territorial.
L’ASPC (2015) décrit un ensemble de procédures à suivre lors de la manipulation et de l’entreposage des vaccins. Il s’agit notamment des procédures suivantes :
Chaque site doit avoir un plan d’urgence en place pour le stockage des vaccins en cas de panne d’électricité ou de défaillance de l’unité. Si les procédures n’ont pas été respectées ou si la température diminue dans l’unité requise, avisez le coordonnateur principal des vaccins à votre emplacement ainsi que le bureau de santé publique local.
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Les principaux points à retenir de ce chapitre sont les suivants :
38
Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. (2017). Guide de pratique. Extrait de : http://www.cno.org/globalassets/docs/policy/41020_consent.pdf
Gouvernement du Canada. (2017). Page 8 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé Extrait de https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/healthy-living/canadian-immunization-guide-part-1-key-immunization-information/page-8-vaccine-administration-practices.html#t2
Agence de la santé publique du Canada. (2015). Lignes directrices nationales sur l’entreposage et la manipulation des vaccins pour les vaccinateurs Extrait de : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/lignes-directrices-nationales-entreposage-et-manipulation-vaccins-pour-vaccinateurs.html
V
Par Oona St-Amant, Jennifer Lapum, Karen Beckermann et Che-Sheu Huang
39
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Résultats d’apprentissage
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :
41
Le Canada a l’un des meilleurs programmes de sécurité des vaccins au monde. Un solide système est en place pour surveiller la sécurité des vaccins. Chaque lot de vaccins est testé conformément à des lignes directrices strictes en matière de sécurité et de qualité avant d’être utilisé. Après l’administration des vaccins, les réactions graves ou inhabituelles sont surveillées par les organismes de santé publique aux niveaux local, provincial et national.
Les professionnels de la santé jouent un rôle important dans la mise en œuvre et l’évaluation des vaccins tout au long de son cycle de vie. Lorsque les professionnels de la santé connaissent la rigueur des tests de vaccination avant et après l’autorisation commerciale, ils sont en mesure d’avoir des conversations éclairées avec les clients et de répondre aux préoccupations liées à l’innocuité des vaccins. Avant qu’un vaccin ne soit approuvé pour utilisation au Canada, il doit satisfaire à de nombreuses exigences, y compris des examens scientifiques approfondis sur l’efficacité, la stabilité, la tératogénicité, la toxicité et l’innocuité. Une fois que les vaccins ont été homologués, une évaluation rigoureuse permet d’assurer la sécurité continue. La surveillance après la mise en marché des effets secondaires suivant l’immunisation s’ajoute aux vérifications continues de l’innocuité après l’homologation du vaccin.
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Avant que Santé Canada ne délivre un avis de conformité (AC) (communément appelé une « licence »), le vaccin doit répondre à plusieurs tests séquentiels. Au cours des phases des essais cliniques, le nombre de sujets participant à l’étude du vaccin augmente progressivement, ce qui rend la population étudiée plus hétérogène à mesure que les phases progressent. La surveillance réglementaire a lieu à chaque étape afin d’assurer l’innocuité et de déterminer les risques. Une version condensée des diverses étapes de l’approbation préalable à la licence est décrite au tableau 4.1. Le vaccin peut être homologué (aussi appelé « autorisé à la mise en marché ») une fois qu’il a un profil positif des avantages par rapport aux risques.
Tableau 4.1 : Étapes d’évaluation préalable à la licence
Phase du cycle de vie | Exigences réglementaires | Description |
Test préclinique | Loi sur les aliments et drogues et son règlement, bonnes pratiques de laboratoire (BPL) | Fournit des renseignements sur l’efficacité et l’innocuité des essais en laboratoire et sur les animaux. |
Essais cliniques | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application, bonnes pratiques cliniques (BPC) | Fournit des données sur l’innocuité et l’efficacité chez les humains à différentes étapes de l’essai.
|
Validation du processus de fabrication et contrôle | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application, notamment les bonnes pratiques de fabrication (BPF), ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé, la Conférence internationale sur l’harmonisation et d’autres lignes directrices internationales sur la qualité | Évaluer la qualité du processus de production de vaccins. S’applique à toutes les étapes du processus de fabrication, de la production du lot de semences à la livraison, en passant par les tests de contrôle de la qualité. La documentation sur le processus de production, le contrôle de la qualité et les installations doit être soumise à l’organisme de réglementation aux fins d’examen avant l’approbation. |
Évaluation sur place du processus de fabrication | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application, notamment les bonnes pratiques de fabrication (BPF), ainsi que l’Organisation mondiale de la Santé, la Conférence internationale sur l’harmonisation et d’autres lignes directrices internationales sur la qualité | Surveiller et assurer la qualité de la production de vaccins. Les spécialistes des produits de Santé Canada se rendent sur le site de fabrication pour évaluer le processus de fabrication. |
Test de cohérence | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application, notamment les bonnes pratiques de fabrication (BPF) | Assure la qualité du vaccin. Des échantillons d’au moins trois lots consécutifs sont analysés dans les laboratoires de Santé Canada pour s’assurer que le produit est fabriqué de façon uniforme. |
Établissement d’une licence | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application, notamment les bonnes pratiques de fabrication (BPF) | S’assurer que les installations dans lesquelles le produit (l’ingrédient pharmaceutique actif) est fabriqué sont appropriées aux spécifications qui s’appliquent à ce produit. |
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Énoncé d’attribution
Le contenu du tableau 4.1 a été adapté, avec des modifications de forme, de Page 2 du Guide canadien d’immunisation : Partie 2 – La sécurité des vaccins par le gouvernement du Canada et reproduit dans des conditions non commerciales.
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Conformément à la Loi sur les aliments et drogues (1985) et son règlement d’application, les sociétés pharmaceutiques sont légalement tenues de déclarer les réactions indésirables graves liées à un vaccin. Le Programme Canada Vigilance offre une surveillance après l’homologation des vaccins avec des mesures de protection systémiques pour s’assurer que les vaccins font l’objet d’une surveillance continue. Le programme comprend des rapports sur la sécurité, des systèmes de surveillance, des plans de gestion des risques et des évaluations des risques et des avantages des produits.
Conformément à la Loi sur les aliments et drogues (1985), les sociétés pharmaceutiques sont tenues de préparer un rapport annuel qui analyse de façon exhaustive toutes les réactions indésirables aux médicaments qui surviennent n’importe où dans le monde. Les sociétés pharmaceutiques sont également responsables d’aviser Santé Canada si elles sont mises au courant de problèmes importants qui pourraient avoir une incidence sur le profil avantages-risques.
Tous les professionnels de la santé doivent signaler les effets secondaires suivant l’immunisation (ESSI) aux autorités locales, qui les signalent aux autorités provinciales, qui à leur tour les signalent aux autorités fédérales. Le SCSESSI est responsable d’utiliser ces renseignements pour la surveillance continue de la sécurité et les enquêtes sur les ESSI au Canada. Un ESSI peut avoir un lien de cause à effet avec l’utilisation du vaccin.
Le profil d’innocuité d’un vaccin est scruté à la loupe avant d’être homologué. La surveillance et l’évaluation rigoureuses se poursuivent une fois que le vaccin est disponible auprès de la population générale afin de déterminer les effets secondaires rares possibles et la fréquence des effets secondaires suivant l’immunisation. Cette période est souvent appelée la période suivant la mise en marché, parce que le vaccin continue d’être surveillé après son homologation. Le tableau 4.2 décrit les diverses étapes des évaluations après l’obtention de la licence.
Tableau 4.2 : Étapes de l’évaluation après l’obtention de la licence
Phase du cycle de vie | Exigences réglementaires | Description |
Programme de libération des lots | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application | Garantit que chaque lot de vaccins commercialisé ne diffère pas des lots de vaccins dont l’innocuité et l’efficacité ont été démontrées dans les essais cliniques. |
Inspections des établissements | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application, y compris les BPF | S’assurer que les installations dans lesquelles le produit (l’ingrédient pharmaceutique actif) est fabriqué sont appropriées aux spécifications qui s’appliquent à ce produit. En général, les inspections ont lieu tous les deux ou trois ans, mais la fréquence peut varier selon l’activité et le produit. |
Études après la commercialisation | Non exigé par la réglementation, mais suggéré par Santé Canada. Les chercheurs peuvent mener de grandes études pour vérifier la relation de cause à effet entre un vaccin et des événements indésirables. | Phase IV (≥ 100 000 sujets). Élargir les données sur le profil d’innocuité des vaccins dans la population cible afin de repérer les événements indésirables rares qui n’ont pas été détectés pendant la phase avant la commercialisation. Évaluer le profil d’innocuité dans des populations spéciales non étudiées dans le cadre d’essais préautorisés (p. ex., immunodéprimés, diabétiques, etc.). Étudier les interactions possibles avec d’autres vaccins. |
Systèmes de surveillance des effets secondaires suivant l’immunisation (ESSI) | Loi sur les aliments et drogues et son règlement d’application par les titulaires d’une autorisation de mise en marché. Les activités du SCSESSI sont entreprises volontairement, bien que certaines administrations exigent la production de rapports sur les ESSI dans le cadre de la législation sur la santé publique. | Détecter de nouveaux signaux d’innocuité des vaccins qui pourraient être :
Mener des enquêtes spéciales pour déterminer la cause fondamentale des signaux d’innocuité des vaccins. |
Études conçues pour tester des hypothèses liées à l’association d’événements indésirables liés au vaccin | Elles peuvent être demandées par les organismes de réglementation en réponse à de nouveaux signaux liés à l’innocuité. | Hypothèse de test selon laquelle un vaccin peut causer un ESSI, y compris des événements très rares. |
Les ESSI doivent être déclarées :
Le tableau 4.3 est un exemple de protocole de déclaration des événements indésirables. Chaque province et territoire a son propre système de déclaration décrivant les activités locales, provinciales et territoriales. Il est important que les professionnels de la santé sachent quoi déclarer et comment le faire dans leur administration. L’Agence de la santé publique du Canada a un formulaire national de déclaration qui est disponible. Les formulaires remplis sont envoyés au bureau de santé publique local. Tous les rapports finissent par être transmis au SCSESSI à l’échelle nationale.
Tableau 4.3 : Type d’événement indésirable à signaler
Type d’événement indésirable | CRITÈRE TEMPOREL pour les vaccins non expérimentaux | CRITÈRE TEMPOREL pour les vaccins non vivants |
Réactions au point d’injection | ||
Douleur, rougeur ou enflure qui dure 4 jours ou plus OU qui s’étend au-delà de l’articulation la plus proche | De 0 à 48 heures | De 0 à 48 heures |
Abcès infecté | De 0 à 7 jours | De 0 à 7 jours |
Abcès stérile | De 0 à 7 jours | De 0 à 7 jours |
Nodule | De 0 à 7 jours | De 0 à 7 jours |
Cellulite | De 0 à 7 jours | De 0 à 7 jours |
Réactions systémiques | ||
Éruption cutanée | De 0 à 7 jours | De 5 à 42 jours |
Adénopathie/lymphadénopathie | De 0 à 7 jours | De 5 à 42 jours |
Vomissements graves/diarrhée | De 0 à 72 heures | De 0 à 42 jours |
Parotite | S. O. | De 5 à 30 jours |
Épisode hypotonique-hyposensible ; moins de 2 ans seulement | De 0 à 48 heures | De 0 à 48 heures |
Pleurs/cris persistants ; moins de 2 ans seulement | De 0 à 72 heures | De 0 à 72 heures |
Réactions allergiques | ||
Événement géré comme anaphylaxie (p. ex., épinéphrine administrée) | De 0 à 24 heures | De 0 à 24 heures |
Syndrome oculo-respiratoire | De 0 à 24 heures | De 0 à 24 heures |
Réaction cutanée allergique (p. ex., urticaire) | De 0 à 48 heures | De 0 à 48 heures |
Événements neurologiques | ||
Convulsions | De 0 à 72 heures | De 5 à 42 jours |
Encéphalopathie/encéphalite | De 0 à 15 jours | De 5 à 42 jours |
Méningite | De 0 à 15 jours | De 5 à 42 jours |
Anesthésie/paraesthésie | De 0 à 15 jours | De 0 à 42 jours |
Paralysie | De 0 à 15 jours | De 5 à 42 jours |
Myélite/encéphalomyélite disséminée aiguë | De 0 à 15 jours | De 5 à 42 jours |
Syndrome de Guillian Barré | De 1 à 8 semaines | De 1 à 8 semaines |
Paralysie de Bell | De 0 à 3 mois | De 0 à 3 mois |
Autres événements d’intérêt | ||
Arthrite/arthralgie | De 0 à 15 jours | De 1 à 3 semaines |
Intussusception | S. O. | De 0 à 42 jours |
Thrombocytopénie | De 0 à 30 jours | De 0 à 30 jours |
Syncope (évanouissement) avec blessure | 0 à 30 minutes | 0 à 30 minutes |
Autres événements graves ou inhabituels | Déclarable peu importe le délai passé | Déclarable peu importe le délai passé |
En tant que professionnel de la santé, il est important de surveiller les événements indésirables et de suivre les étapes ci-dessous :
Étape 1
Étape 2 :
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Énoncé d’attribution
Le tableau 4.3 a été adapté, avec des modifications du contenu, du document « Déclaration d’une manifestation clinique inhabituelle à la suite d’une immunisation pour les professionnels de la santé en Ontario », publié par Santé publique Ontario. Communiquez avec le titulaire du droit d’auteur pour obtenir la permission appropriée. ;
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Il est toujours important d’évaluer le client après l’administration d’un vaccin. Les professionnels de la santé doivent reconnaître la différence entre les événements graves, comme l’anaphylaxie (voir la section suivante) et les événements non graves, qui peuvent se produire immédiatement après l’administration du vaccin. Le tableau 4.4 décrit certains symptômes qui peuvent sembler graves et imitent les signes d’anaphylaxie, mais qui ne représentent pas un risque pour la vie.
Tableau 4.4 : Événements non graves
Événement non grave | Description | Gestion |
Évanouissement |
| PRÉVENIR : Si vous observez des signes précoces d’évanouissement, encouragez le client à s’asseoir sur le sol ou à se coucher pour éviter de se blesser en cas de perte de conscience. RECONNAÎTRE : Le rétablissement de la conscience se produit habituellement en une minute ou deux, mais la personne peut rester pâle, diaphorétique et légèrement hypotensive pendant plusieurs minutes. RÉPONDRE : Placez le client dans la position couchée. Évaluez la blessure du client. RASSURER : Rassurez le client et sa famille. |
Anxiété | Un client qui éprouve de l’anxiété peut sembler craintif, pâle et diaphorétique (en sueur). Il peut aussi indiquer qu’il se sent léger, étourdi et engourdi ou qu’il ressent des picotements au visage ou aux extrémités des membres. Le client peut hyperventiler. | PRÉVENIR : Si vous observez des signes précoces d’anxiété, rassurez le client et dites-lui que vous ne le laisserez pas seul. RECONNAÎTRE : Les symptômes d’anxiété aiguë sont stressants pour le client, mais ils passeront. RÉPONDRE : Montrez-lui à respirer calmement (respiration diaphragmatique) pour le client et encouragez-le à le faire. Cela aidera le client à ralentir sa respiration. |
Apnée | Les jeunes enfants peuvent retenir leur souffle lorsqu’ils sont bouleversés et qu’ils pleurent fort. L’enfant peut sembler soudainement silencieux, mais visiblement agité. Les bouffées vasomotrices et la cyanose périorale s’approfondissent à mesure que l’apnée se poursuit. | PRÉVENIR : Utilisez des mesures de confort et fondées sur des données probantes pour prévenir la douleur causée par l’injection. RECONNAÎTRE : Certaines périodes se terminent par la reprise des pleurs, tandis que d’autres se terminent par une brève période d’inconscience au cours de laquelle la respiration reprend. RÉPONDRE : Encouragez le parent ou la personne responsable à distraire l’enfant si possible. Ne réprimandez jamais un enfant qui retient sa respiration. |
Points à prendre en considération
On encourage les professionnels de la santé à être proactifs et à signaler les événements indésirables lorsqu’ils ne sont pas certains si l’événement est causé par le vaccin. Les événements prévus et bénins qui ne nécessitent pas de déclaration comprennent la fièvre sans autres symptômes, la réaction au point d’injection qui dure moins de quatre jours, la syncope vasovagale (évanouissement) sans blessure, ou des événements qui sont clairement liés à d’autres causes.
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L’anaphylaxie est une réaction allergique potentiellement mortelle résultant de l’exposition à un allergène. Bien que l’anaphylaxie soit extrêmement rare (une réaction par million de doses administrées), les professionnels de la santé qui administrent les vaccins doivent connaître les signes et les symptômes de l’anaphylaxie et savoir comment administrer les interventions appropriées sans délai.
Les signes et les symptômes de l’anaphylaxie (voir le tableau 4.5) apparaissent habituellement dans les minutes qui suivent l’exposition à un allergène. En fait, la plupart des cas d’anaphylaxie surviennent dans les 30 premières minutes suivant l’exposition à un allergène, bien que certaines réactions puissent survenir plus tard. Les signes cliniques impliquent au moins deux systèmes du corps pour classer la réaction comme une réaction anaphylactique. Il est important que les fournisseurs de soins reconnaissent que les symptômes de l’anaphylaxie varient, mais le traitement reste le même. Une réaction anaphylactique grave comprend une enflure obstructive des voies respiratoires supérieures accompagnée de bronchospasmes et d’hypotension. Une baisse soudaine de la tension artérielle peut causer un choc et une perte de conscience. Si un client perd conscience, il s’agit rarement de la seule manifestation d’anaphylaxie, car il s’agit habituellement d’un événement tardif.
Tableau 4.5 : Signes et symptômes de l’anaphylaxie
Système de l’organisme | Probable que le système en question fasse partie de la réponse anaphylactique | Signes et symptômes |
Peau et muqueuses | 80‑90 % |
|
Respiratoire | 70 % | Les éternuements, la toux, la respiration sifflante, la respiration laborieuse et l’enflure des voies respiratoires supérieures (indiquée par l’enrouement ou la difficulté à avaler) peuvent causer une obstruction des voies respiratoires. |
Gastro-intestinal | 45 % | Crampes abdominales, nausées et vomissements. |
Cardiovasculaire | Jusqu’à 45 % | Douleurs thoraciques, palpitations, tachycardie, baisse soudaine de la tension artérielle ou symptômes de dysfonctionnement des organes terminaux (p. ex., hypotonie et incontinence). Chez le nourrisson, les symptômes peuvent aussi inclure la nervosité, l’irritabilité, la somnolence ou la léthargie. |
Système nerveux central | Jusqu’à 15 % | Malaise, altération de l’état mental, étourdissements ou confusion. |
Points à prendre en considération
Au cours de la phase de consentement, tous les clients doivent faire l’objet d’un dépistage des contre-indications, y compris des antécédents d’anaphylaxie pour tout vaccin. Le dépistage des contre-indications est de la plus haute importance. Il faut rappeler à tous les clients de rester au moins 15 minutes après la vaccination pour surveiller les effets secondaires.
Les professionnels de la santé devraient examiner les politiques de leur établissement concernant les directives médicales sur la prise en charge de l’anaphylaxie et savoir où trouver une trousse de prise en charge de l’anaphylaxie. L’épinéphrine est le traitement de choix pour l’anaphylaxie. L’administration rapide d’épinéphrine est la priorité et elle ne devrait pas être retardée, parce que le fait de ne pas administrer rapidement l’épinéphrine pourrait entraîner une réaction anaphylactique grave. Le risque d’administrer de l’épinéphrine de façon inappropriée est moins grave que l’anaphylaxie. En cas d’incertitude, privilégier le traitement ; il n’y a aucune contre-indication à l’utilisation de l’épinéphrine. Si on perd du temps au début du traitement d’un épisode anaphylactique aigu, la prise en charge subséquente peut devenir plus difficile.
Certaines procédures de base pour réagir à l’anaphylaxie sont décrites au tableau 4.6.
Tableau 4.6 : Procédure à suivre en cas d’anaphylaxie
Évaluer | Évaluer les voies respiratoires, la respiration et la circulation (RRC), le niveau de conscience (NC)/l’état mental et le poids approximatif du corps. *Répondre à RRC et au NC conformément aux politiques et procédures propres au programme décrites par votre établissement. |
Appel à l’aide | Selon les politiques de votre établissement, pour obtenir de l’aide, vous devrez peut-être composer le 9-1-1, utiliser la sonnerie d’appel d’urgence ou appeler un collègue. Soyez prêt et sachez ce que vous devez faire en cas d’urgence. |
Position | Si le client est en détresse respiratoire, placez-le en position couchée ou en position confortable. Si le client vomit ou est inconscient, placez-le sur le côté. Si la cliente est enceinte, placez-la en position semi-couchée sur le côté gauche, les jambes élevées. |
Intervention | Consultez les politiques de votre établissement pour connaître les protocoles de prise en charge de l’anaphylaxie. Sachez qui est responsable de l’injection d’épinéphrine par voie intramusculaire. Consultez les directives et le protocole du site. Enregistrez la durée et la dose. Surveillez la répétition de la dose. Voici un guide général : Injecter de l’épinéphrine par voie intramusculaire dans la zone médio-antérolatéral de la cuisse : 0,01 ;mg/kg poids corporel de 1:1000 (1 ;mg/mL) de solution
|
Surveillance | S’il y a lieu, avisez le plus proche parent du client. Surveillez et consigner les signes vitaux toutes les cinq minutes et les réévaluez fréquemment. Assurez-vous que le client demeure en position couchée jusqu’au transfert. Une mort subite peut se produire rapidement si le client est assis, debout ou placé en position debout soudainement après avoir administré de l’épinéphrine. Par conséquent, il est important que le client soit placé en position couchée et que ses membres inférieurs soient élevés et surveillés de près après avoir reçu l’épinéphrine. |
Cette section a été remaniée avec des changements éditoriaux et de contenu à partir du Guide canadien d’immunisation publié par le gouvernement du Canada et elle est reproduite dans des conditions non commerciales.
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Il est important que les professionnels de la santé disposent des bons renseignements sur les vaccins et leur sécurité. Le tableau 4.7 présente rapidement des faits aux professionnels de la santé afin de promouvoir des discussions fondées sur des données probantes au sujet de l’innocuité des vaccins.
Tableau 4.7 : Quelques faits sur l’innocuité des vaccins
Faits en bref | Description |
Les vaccins sont le moyen le plus efficace de se protéger contre les maladies évitables par la vaccination. |
|
Les vaccins entraînent le système immunitaire à se défendre rapidement contre les maladies évitables par la vaccination. |
|
Les vaccins sont sûrs. |
|
Les risques de maladies évitables par la vaccination sont beaucoup plus élevés que le risque de réaction indésirable grave après la vaccination. |
|
Les vaccins ne sont pas liés à des maladies chroniques comme l’autisme, la sclérose en plaques, l’asthme ou le syndrome de mort subite du nourrisson. |
|
Les injections multiples sont un moyen efficace d’assurer une vaccination à jour. |
|
Les maladies évitables par la vaccination peuvent survenir à tout moment. |
|
Les personnes non vaccinées ont beaucoup plus de chances de contracter une maladie évitable par la vaccination. |
|
Les maladies évitables par la vaccination réapparaissent rapidement si la couverture vaccinale diminue. |
|
Les vaccins peuvent contenir d’autres substances pour en assurer l’efficacité et l’innocuité. Ces substances sont sans danger. |
|
Énoncé d’attribution
Cette section a été adaptée avec des modifications de forme, tirée de Page 5 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé sur l’immunisation par le gouvernement Canada et reproduit dans des conditions non commerciales.
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Les principaux points à retenir de ce chapitre sont les suivants :
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Gouvernement du Canada. (2016). Page 2 : Guide canadien d’immunisation : Partie 2 – Sécurité des vaccins. Extrait de : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-2-innocuite-vaccins/page-2-innocuite-vaccins.html
Gouvernement du Canada. (2016). Page 4 : Guide canadien d’immunisation : Partie 2 – Sécurité des vaccins. Extrait de : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-2-innocuite-vaccins/page-4-innocuite-vaccins-effets-secondaires-suivant-immunisation.html
Gouvernement du Canada. (2016). Page 5 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé sur l’immunisation Extrait de : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-1-information-cle-immunisation/page-5-communication-efficace-concernant-immunisation.html
Santé publique Ontario. (s.d.). Déclaration d’une manifestation clinique inhabituelle à la suite d’une immunisation pour les professionnels de la santé en Ontario. Extrait de : https://www.publichealthontario.ca/-/media/Documents/A/2016/aefi-reporting-overview.pdf?la=fr&rev=1968601ae18645b4bf7628f8db45a10f&sc_lang=fr&hash=6DFB7ABA85B3885389C8EC789F844097
VI
Par Oona St-Amant, Jennifer Lapum, Karen Beckermann et Sue Huang
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Résultats d’apprentissage
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :
51
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L’hésitation à se faire vacciner est la réticence ou le refus de se faire vacciner malgré la disponibilité des vaccins (OMS, 2019). Le terme « hésitation à l’égard de la vaccination » est utilisé intentionnellement pour dépolariser la rhétorique antivaccinale (Larson et coll., 2014). Plusieurs facteurs ont été cités comme contribuant à l’hésitation à l’égard de la vaccination, notamment la pensée heuristique, le succès de la vaccination, la perception que les vaccins ne sont pas naturels, la méthode scientifique qui peut parfois produire des résultats contradictoires, la suspicion de produits pharmaceutiques ou de matériel biologique, la présence d’adjuvants dans les vaccins et la perte de confiance du public (Jacobson, Sauver, Rutten, 2015). Il est important que les professionnels de la santé reconnaissent que, compte tenu de tous ces facteurs, il n’existe aucune forme unique d’hésitation à la vaccination. Il s’agit plutôt d’un phénomène complexe et propre au contexte qui varie selon le temps, le lieu et le vaccin en cause. Les personnes qui hésitent à se faire vacciner ne refuseront peut-être pas tous les vaccins. Ils peuvent demander de retarder certains vaccins ou d’accepter des vaccins selon un calendrier différent.
Une hésitation à l’égard de la vaccination a été signalée dans 90 % des pays du monde (OMS, 2019). Des éclosions de maladies évitables comme la grippe, la varicelle, la pneumocoque, la rougeole et la coqueluche ont été associées à des collectivités où les taux de refus de la vaccination sont élevés. En Ontario, le refus de vaccins a été lié à la résurgence d’éclosions de rubéole et de rougeole. Même de faibles baisses des taux de couverture vaccinale se traduisent par des résultats significatifs. Une étude américaine a révélé qu’une réduction de 5 % de la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) chez les enfants de 2 à 11 ans a entraîné une multiplication par trois des cas de rougeole, ce qui a coûté environ 2,1 millions de dollars au secteur public de la santé (Lo et Hotez, 2017). Dubé et MacDonald (2016) rappellent aux professionnels de la santé que, bien que l’hésitation à se faire vacciner soit un important problème de santé publique, elle ne doit pas éclipser la nécessité de continuer d’encourager et d’appuyer la majorité des personnes qui se font vacciner. Le vidéo 5.1 est une reconstitution d’une conversation entre des fournisseurs de soins de santé au sujet de l’hésitation à l’égard de la vaccination contre la grippe.
Vidéo 5.1 : Conversation de professionnels de la santé sur l’hésitation à l’égard de la vaccination
Un élément interactif H5P a été exclu de cette version du texte. Vous pouvez le consulter en ligne ici :
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Au Canada, environ 20 % de la population hésite à se faire vacciner, ce qui signifie que les gens ont des préoccupations au sujet de la vaccination, mais qu’ils ne sont pas un adversaire de la vaccination (Dubé et coll., 2016). Ils se distinguent des personnes qui refusent de se faire vacciner et qui représentent moins de 5 % de la population.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) (2019), l’hésitation à se faire vacciner est influencée par des facteurs comme la confiance, la complaisance et la commodité.
Confiance
Désigne un manque de confiance à l’égard de l’efficacité et de l’innocuité des vaccins, du système qui les fournit – y compris la fiabilité du professionnel de la santé – ou des motivations des décideurs qui prennent des décisions au sujet des vaccins.
Complaisance
Désigne un faible risque perçu de maladies évitables par la vaccination et, par conséquent, on suppose que les vaccins ne sont pas nécessaires. D’autres questions sont considérées comme plus importantes.
Commodité
Il s’agit d’une référence à la mesure dans laquelle le confort, la commodité, le moment, l’endroit et la qualité d’un vaccin influent sur l’adoption du vaccin. Ce continuum va de l’acceptation totale au refus complet. Ce qui est préoccupant, c’est que l’hésitation peut entraîner un refus et que des grappes non vaccinées peuvent émerger sous forme d’éclosions de maladies (Gangarosa et ;coll., 1998; Jansen et ;coll., 2003).
Le succès des vaccins signifie que de nombreux parents aujourd’hui n’ont pas été témoins des conséquences graves de maladies évitables par la vaccination comme la polio, la diphtérie, le tétanos et la rougeole. Cela a amené les parents à s’inquiéter davantage des effets indésirables du vaccin que des conséquences des maladies elles-mêmes. La désinformation sur les médias sociaux et sur Internet au sujet des ingrédients du vaccin et des effets secondaires peut également contribuer au manque de confiance à l’égard du vaccin.
Points à prendre en considération
Certains parents croient que l’immunité naturelle obtenue à la suite d’une maladie est préférable à la vaccination, ce qui donne lieu à un phénomène controversé appelé les « fêtes de la varicelle ». Les gens se rassemblent à un événement où une personne à la varicelle pour infecter délibérément leurs enfants non-contaminés. Les enfants qui attrapent de la varicelle lors d’une de ces fête subiront pleinement la maladie dans l’espoir d’éviter le vaccin. Même chez les enfants en bonne santé, il y a toujours un risque de complications, qui peuvent comprendre des infections cutanées, une fasciite nécrosante, une pneumonie, une encéphalite ou une septicémie. La varicelle présente également des risques plus élevés pour les nouveau-nés, les femmes enceintes, les adultes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Mis à part les complications, pourquoi exposer les enfants à l’expérience désagréable de la fièvre, des démangeaisons, de la difficulté à dormir, des cicatrices et du manque d’école?
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Lorsque vous communiquez avec un client, il est préférable de concentrer vos réponses sur les questions ou les préoccupations précises plutôt que de surcharger le client de renseignements. L’image 5.1 montre l’écart qui peut exister entre les priorités et les perceptions des fournisseurs et des clients. Il a été clairement documenté que le simple fait de corriger la désinformation avec plus d’information pourrait ne pas être une stratégie efficace pour accroître la vaccination. Les professionnels de la santé devraient éviter les stratégies qui pourraient renforcer la désinformation, comme les documents qui décrivent les mythes sur les vaccins, la répétition de désinformation aux parents ou l’utilisation d’arguments complexes pour contester la désinformation (Lewandowsky, Ecker, Seifert, Schwarz & Cook, 2012). Passer trop de temps à parler des mythes peut renforcer le mythe pour le client (McClure, Cataldi et O’Leary, 2017). Les professionnels de la santé devraient plutôt inviter les clients à faire preuve d’un scepticisme sain à l’égard des sources sur l’hésitation à l’égard de la vaccination, à se concentrer sur les faits et à utiliser un langage simple et clair.
Les professionnels de la santé sont les conseillers les plus fiables et ceux qui influencent le plus les décisions en matière de vaccination. Il est important que vous ayez les connaissances, l’attitude et les compétences nécessaires pour travailler avec les clients qui ont des questions au sujet des vaccins, et il est important de comprendre et de reconnaître les préoccupations du client. Une communication efficace est la meilleure façon pour les professionnels de la santé de lutter contre l’hésitation à se faire vacciner. Parlez toujours positivement de la vaccination. Si un professionnel de la santé semble incertain au sujet de l’innocuité d’un vaccin ou qu’il ne peut pas expliquer pourquoi la vaccination est importante, vous pouvez contribuer à l’hésitation du client. Voici quelques conseils (tableau 5.1) pour communiquer efficacement avec tous les clients au sujet des vaccins. Regardez aussi le vidé 5.2 pour voir reconstitution d’une discussion entre un fournisseur de soins de santé et des parents qui hésitent à faire vacciner leur enfant.
Tableau 5.1 : Conseils de communication pour contrer l’hésitation à se faire vacciner
Conseil de communication | Conseils ; |
Adoptez une approche axée sur le client. |
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Respectez les divergences d’opinions au sujet de l’immunisation |
|
Représentez les risques et les avantages des vaccins de façon adéquate et transparente. |
|
Utilisez un langage claire éclairé par les approches fondées sur des données probantes actuelles. |
|
Vidéo 5.2 : Discussion entre un professionnel de la santé et des parents qui ont un enfant de deux mois
Énoncé d’attribution
Certaines parties de cette section sont adaptées de Page 5 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé sur l’immunisation publié par le gouvernement Canada, dans des conditions non commerciales.
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Il n’y a pas de solution unique pour contrer l’hésitation à se faire vacciner. Les professionnels de la santé doivent plutôt avoir accès à une variété d’outils et d’approches pour mieux collaborer avec leurs clients. Les énonciations et les entrevues de motivation sont considérées comme des outils efficaces pour communiquer au sujet des vaccins.
Les énonciations renforcent la vaccination en tant que choix normatif, sans laisser entendre par inadvertance que les clients devraient s’inquiéter des vaccins. Les professionnels de la santé peuvent utiliser des énonciations cpmme « le prochain vaccin de votre enfant est prévu dans deux mois » ou « Je vois que votre enfant reçoit aujourd’hui ses vaccins d’un an ».
L’entrevue motivationnelle est apparue dans les années 1980 comme une approche visant à établir un environnement sûr et ouvert pour les personnes qui gèrent la toxicomanie. Il s’agit d’une approche axée sur le client qui appuie les motivations des clients à changer et répond à l’ambivalence interne (Miller et Rollnick, 2013). La technique a récemment été appliqué à l’hésitation à l’égard de la vaccination en raison de ses qualités de recherche appréciative. La démarche d’appréciation privilégie les forces et les motivations des clients, plutôt que de se concentrer sur la négativité de l’anti-vaccination. Les professionnels de la santé devraient considérer les principes de cette théorie comme un outil parmi d’autres stratégies. L’entrevue motivationnelle repose sur cinq principes : 1) exprimer de l’empathie par la réflexion ; 2) créer des divergences entre les objectifs, les valeurs et les comportements des clients ; 3) éviter les disputes et la confrontation directe; 4) s’adapter à la résistance des clients plutôt que de s’y opposer directement ; 5) encourager l’auto-efficacité et l’optimisme (Miller et Rollnick, 1991, p. 51-52). Cette approche repose sur la collaboration des professionnels de la santé avec les clients et sur l’encouragement actif de leur participation à la prise de décisions. Voir le tableau 5.2 pour des conseils sur les entrevues motivationnelles.
Tableau 5.2 : Conseils pour les entrevues motivationnelles
Principe de l’entrevue motivationnelle | Conseils | Citations |
Exprimer de l’empathie par la réflexion |
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Créer des écarts entre les objectifs, les valeurs et les comportements des clients |
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Évitez les disputes et la confrontation directe |
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S’adapter à la résistance des clients plutôt que de s’y opposer directement |
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Encourager l’auto-efficacité et l’optimisme |
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Le tableau 5.3 donne un aperçu des stratégies utiles que les fournisseurs doivent mettre en œuvre lorsqu’ils communiquent avec une personne qui hésite à se faire vacciner comparativement à une personne qui a refusé un vaccin (ou plusieurs vaccins). Cela ne signifie pas qu’il s’agit de façons d’être exclusives, mais plutôt que vos stratégies peuvent changer en tant que fournisseur de soins de santé.
Tableau 5.3 : Comment réagir à l’hésitation à se faire vacciner par rapport au refus de se faire vacciner
Refus de vaccin | Hésitation à l’égard de la vaccination |
|
|
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Bien que les parents utilisent Internet et les médias sociaux pour obtenir des renseignements médicaux, ils se tournent toujours vers les fournisseurs de soins de santé pour obtenir des conseils fiables. Il est important que les professionnels de la santé aient les connaissances, l’attitude et les compétences nécessaires pour conseiller les clients qui ont des questions au sujet des vaccins. Un dialogue respectueux entre les parents et le fournisseur de soins de santé de leur enfant est essentiel pour contrer l’hésitation à se faire vacciner. La plupart du temps, les parents expriment des préoccupations liées à l’innocuité et à l’efficacité des vaccins et, par conséquent, les fournisseurs de soins de santé constituent une ressource d’information importante. Il est important de définir clairement les risques et les avantages des vaccins.
La pratique permet d’acquérir des compétences de communication efficaces. Lorsque vous apprenez le pouvoir des conversations individuelles, vous pouvez utiliser plusieurs techniques pour renforcer vos compétences. Tout d’abord, il est important de faire une introspection et de comprendre vos propres préjugés. Vous devriez avoir une bonne idée de la diversité de la population et des croyances de la société. Visez toujours la simplicité et personnalisez l’information en fonction des besoins de votre client. Utilisez les faits pour avoir un impact et gardez à l’esprit qu’une perception émotionnelle peut être plus forte que la logique ou les faits. Les gens ne se souviennent peut-être pas de ce que vous avez dit, mais ils se souviennent de ce qu’ils pensaient que vous aviez dit.
Lorsque vous communiquez avec les parents
Lorsque vous communiquez avec des adultes
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Les principaux points à retenir de ce chapitre sont les suivants :
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Caring for kids. (2016). When parents choose not to vaccinate: Risks and responsibilities. Extrait de : https://www.caringforkids.cps.ca/handouts/when-parents-choose-not-to-vaccinate-risks-and-responsibilities
Dubé, E., Bettinger, J. A., Fisher, W. A., Naus, M., Mahmud, S. M. et Hilderman, T. (2016). Acceptation, refus et hésitation à la vaccination au Canada : défis et approches proposées. Relevé des maladies transmissibles au Canada, 42(12), 246-251.
Dubé, E. et MacDonald, N.E. (2016). (2016). Managing risks of vaccine hesitancy and refusals. Lancet. Infectious Diseases, 16(5), 518-9.
Gangarosa, E. J., Galazka, A. M., Wolfe, C. R., Phillips, L. M., Miller, E., Chen, R. T., et Gangarosa, R. E. (1998). Impact of anti-vaccine movements on pertussis control: the untold story. ;The Lancet, ;351(9099), 356-361.
Gouvernement du Canada. (2016). Page 5 : Guide canadien d’immunisation : Partie 1 – Information clé sur l’immunisation Extrait de : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-1-information-cle-immunisation/page-5-communication-efficace-concernant-immunisation.html
Jacobson, R.M., Sauver, J. L., Rutten, L.J.F. (2015). Vaccine Hesitancy. Mayo Clin Proc. 90(11), 1562-1568.
Jansen, V. A., Stollenwerk, N., Jensen, H. J., Ramsay, M. E., Edmunds, W. J., et Rhodes, C. J. (2003). Measles outbreaks in a population with declining vaccine uptake. ;Science, ;301(5634), 804-804.
Larson, H., Jarrett, C., Eckersberger, E., et coll. (2014) Understanding vaccine hesitancy around vaccines and vaccination from a global perspective: a systematic review of published literature: 2007-2012. Vaccine, 32, 2150–2159.
Lewandowsky, S., Ecker, U. K., Seifert, C. M., Schwarz, N., et Cook, J. (2012). Misinformation and its correction: Continued influence and successful debiasing. ;Psychological Science in the Public Interest, ;13(3), 106-131.
Lo, N.C. et Hotez, P. J. (2017). Public Health and Economic Consequences of Vaccine Hesitancy for Measles in the United States. JAMA Pediatrics, 171(9), 887-892.
MacDonald, N. E., Harmon, S., Dubé, E., Taylor, B., Steenbeek, A., Crowcroft, N. et Graham, J. (2018). Is physician dismissal of vaccine refusers an acceptable practice in Canada? A 2018 overview. ;Paediatrics & child health, ;24(2), 92-97.
McClure, C. C., Cataldi, J. R. et O’Leary, S. T. (2017). Vaccine hesitancy: where we are and where we are going. ;Clinical therapeutics, ;39(8), 1550-1562.
Miller, W. R., et Rollnick, S. (1991). Motivational interviewing: Preparing people to change addictive behavior. New York, New York, États-Unis : The Guilford Press.
Miller, W. R., et Rollnick, S. (2013). ;Applications of motivational interviewing. Motivational interviewing: Helping people change (3e édition). ;New York, New York, États-Unis : The Guilford Press.
R Shen S, Dubey V. (2019). Addressing vaccine hesitancy: Clinical guidance for primary care physicians working with parents. Canadian Family Physician, 65(3), 175-181. http://www.cfp.ca/content/65/3/175
Organisation mondiale de la Santé. (2012). If you choose not to vaccinate your child, understand the risks and responsibilities. Extrait de : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0004/160753/If-you-choose_EN_WHO_WEB.pdf?ua=1
Organisation mondiale de la Santé (2019). Dix ennemis que l’OMS devra affronter cette année. Extrait de : https://www.who.int/fr/news-room/spotlight/ten-threats-to-global-health-in-2019
VII
Par Carly Weeks
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Résultats d’apprentissage
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :
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Les vaccins sont l’une des plus grandes réalisations de l’histoire de la médecine et ils permettent de sauver des millions de vies chaque année. Malgré cela, un groupe persistant de voix – le mouvement anti-vaccination – sape ces réussites en santé publique en répandant la peur et la désinformation. Au cours des dernières années, les cas de maladies évitables par la vaccination, comme la rougeole, ont commencé à augmenter au Canada et dans certains pays en développement, en grande partie en raison de l’hésitation à l’égard de la vaccination, que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclarée comme l’une des principales menaces pour la santé mondiale.
Pour comprendre les risques posés par les militants qui s’opposent à la vaccination et la façon dont les professionnels de la santé publique peuvent lutter contre la vague croissante de désinformation, il est important d’examiner comment ce mouvement a évolué et pourquoi les méthodes des militants contre la vaccination sont souvent efficaces.
Le mouvement anti-vaccination existe depuis l’invention des vaccins , à la fin des années 1700, lorsque le premier vaccin efficace a été mis au point pour la variole, une maladie infectieuse qui a tué 30 % des personnes infectées. Tout au long du XIXe siècle, des groupes anti-vaccination se sont formés et ont organisé des rassemblements, des manifestations et même des émeutes pour attirer l’attention sur de fausses croyances au sujet des vaccins.
Ces premiers militants anti-vaccins ont soutenu que le vaccin n’était pas sûr et que l’amélioration de l’hygiène et des mesures sanitaires étaient la clé de la lutte contre la variole. Les défenseurs anti-vaccins étaient bien organisés et ont reçu un soutien important du public, ainsi qu’une couverture favorable dans les médias, ce qui a nui au déploiement et à la prestation des programmes de vaccination.
Points à prendre en considération
Au Canada, la vaccination systématique contre la variole a pris fin en 1972, car les campagnes de vaccination ont permis d’éliminer la variole endémique au Canada à partir de 1946. Le dernier cas de variole confirmé en laboratoire au Canada remonte à 1962 (Gouvernement du Canada, 2014). Grâce aux efforts mondiaux de vaccination, la variole d’origine naturelle a été éradiquée à l’échelle mondiale en 1977 (gouvernement du Canada, 2014). Lorsque les maladies infectieuses sont éradiquées à l’échelle mondiale grâce aux vaccins, les programmes de vaccination peuvent être interrompus.
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Le mouvement anti-vaccin d’aujourd’hui est semblable à celui des premiers activistes en ce qui concerne les faux messages qu’ils envoient au sujet des prétendus dangers des vaccins. La différence marquée est la plateforme que les défenseurs actuels de la vaccination utilisent pour promouvoir les messages. L’Internet – et l’essor des médias sociaux, en particulier – ont permis aux activistes de s’exprimer sur une grande scène mondiale et d’élaborer des méthodes sophistiquées pour influencer et persuader les auditoires.
L’aube de l’ère Internet dans les années 1990 a coïncidé avec la publication d’un article de recherche désormais tristement célèbre qui établissait un lien erroné entre le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et l’autisme. Ce document, rédigé par l’ancien médecin déchu Andrew Wakefield, était très imparfait et il a finalement été démasqué et retiré. Malgré ces mesures, le document de Wakefield continue de circuler en ligne et a attiré des légions d’abonnés.
Les médias sociaux jouent un rôle de plus en plus important dans la façon dont les gens accèdent à l’information. Une étude publiée en 2018 par le Pew Research Center a révélé que près de 70 % des Américains recevaient des nouvelles par l’entremise des médias sociaux. De ce nombre, 43 % ont déclaré que Facebook était la principale source de nouvelles quotidiennes.
Ces résultats posent un défi aux programmes de vaccination, car Facebook et d’autres sites de médias sociaux ne font pas de distinction entre les organismes de presse légitimes et ceux qui font la promotion de la désinformation. Contrairement aux médias traditionnels, les pages des médias sociaux n’ont pas besoin de se conformer à des codes de conduite rédactionnels, de respecter les principes de responsabilité et de transparence, ni même de s’en tenir aux faits. Dans le contexte de la vaccination, cela a entraîné la prolifération des pages des médias sociaux qui tentent de persuader le public par n’importe quel moyen, même si cela implique de s’éloigner de la vérité.
Points à prendre en considération
En 1998, Andrew Wakefield et 12 coauteurs ont publié une étude intitulée « Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific colitis, and pervasive developmental disorders in children » dans le Lancet, une revue médicale renommée. Cet article a émis des hypothèses sur les déclencheurs environnementaux qui ont mené à des entérocolites chroniques et à des troubles du développement régressifs. Seulement 12 enfants ont été inclus dans l’étude (n=12). L’étude a utilisé un modèle de recherche non contrôlé rétrospective qui a conclu à un lien illogique entre le vaccin ROR et l’autisme. Ce document a par la suite été retiré par le Lancet, accompagné d’une déclaration faisant état de l’absence de lien de cause à effet entre le ROR et l’autisme, citant des données insuffisantes. De plus, on a découvert plus tard qu’Andrew Wakefield avait omis de divulguer ses intérêts financiers dans son document. Il avait été financé par des avocats engagés par des parents dans une poursuite. On a également découvert qu’il avait mal rapporté les techniques d’échantillonnage et falsifié des faits. De nombreuses études importantes et crédibles ont depuis réfuté le lien entre l’autisme et le ROR. Le vidéo 6.1 offre une perspective historique de la Dre Health MacDougall sur l’hésitation à l’égard de la vaccination et la façon dont l’enjeu est devenu un sujet d’actualité aujourd’hui.
Vidéo 6.1 : Entrevue sur l’histoire de l’hésitation à se faire vacciner
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L’héritage de la recherche imparfaite de Wakefield perdure encore aujourd’hui, alors que de nombreux militants contre les vaccins prétendent faussement qu’il existe un lien entre le vaccin ROR et l’autisme. Mais les critiques à l’égard des vaccins ont également évolué et elles sont maintenant beaucoup plus larges. Voici quelques-uns des renseignements erronés courants au sujet des vaccins :
Les militants contre les vaccins prétendent faussement qu’il y a de vastes complots pour supprimer cette information et que les gouvernements, les responsables de la santé et les médias sont payés par les sociétés pharmaceutiques pour cacher la vérité.
Ce ne sont pas tous ceux qui entendent ces messages qui les croiront. Mais la recherche montre que l’exposition à de telles idées peut influencer la pensée des gens. Une étude réalisée en 2014 par Daniel Jolley et Karen M. Douglas a révélé que les personnes qui écoutaient les messages anti-vaccins étaient beaucoup moins susceptibles de vacciner leurs enfants par la suite. Ces messages sont omniprésents en ligne et ils ont imprégné la pensée collective quotidienne. Un sondage mené par Angus Reid en 2019 a révélé que 30 % des parents affirment que les données scientifiques sur les vaccins ne sont pas claires. Environ un répondant au sondage sur quatre a déclaré que les vaccins présentent un risque sérieux d’effets indésirables.
Points à prendre en considération
La dissonance cognitive est un terme souvent utilisé en psychologie des vaccins, qui fait référence à l’incohérence des croyances et des comportements d’une personne à l’égard d’un sujet (savoir quelque chose qui est vrai, mais ne pas agir en conséquence). La dissonance cognitive liée aux vaccins survient lorsque les clients reçoivent des faits et des renseignements sur les vaccins, mais qu’ils y répondent avec hésitation ou refus. La recherche a démontré que, bien qu’il soit important de clarifier la désinformation pour les clients et de s’engager dans un discours public pour contrer l’information fausse et trompeuse, la remise en question de la crédibilité des sources sur une base individuelle peut ne pas se révéler utile. La narration est une solution de rechange importante pour contrer le discours anti-vaccination ainsi que les renseignements pertinents liés aux vaccins.
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Les militants anti-vaccins ne se préoccupent pas de la vérité. Ils déforment régulièrement les faits et utilisent de fausses données pour promouvoir la désinformation. L’un des outils les plus efficaces est l’utilisation de récits chargés d’émotion au sujet d’enfants qui sont supposément morts ou ont subi un préjudice irréparable à cause des vaccins. La plupart de ces histoires, sinon toutes, sont fabriquées de toutes pièces. Par exemple, la famille d’une fille de Terre-Neuve qui est morte du cancer a découvert que l’image de leur fille était utilisée sur la page des médias sociaux d’un groupe anti-vaccin. Le groupe a prétendu à tort que la fille était décédée des suites des vaccins.
Bien que les vaccins comportent un risque d’effets indésirables graves, notamment une crise fébrile et une cellulite (moins de 2 par million en 2017), selon Santé publique Ontario (2018), l’incidence globale des effets nocifs est faible, particulièrement par rapport aux risques de contracter une maladie évitable par la vaccination. Environ un enfant sur 20 atteint de la rougeole contractera une pneumonie et environ un enfant sur 1 000 développera une encéphalite, soit une inflammation du cerveau.
L’utilisation d’histoires personnelles est une réponse efficace parce qu’elle établit un lien émotionnel avec les gens. Les campagnes de vaccination en santé publique mettent habituellement l’accent sur l’importance de la vaccination. Ces messages sont facilement noyés par la photo d’un jeune enfant souriant dépeint par des militants contre la vaccination comme une « victime » de la vaccination. Le vidéo 6.2 est une entrevue avec Carly Weeks, journaliste du Globe and Mail, qui décrit les tendances actuelles de l’hésitation à se faire vacciner.
Vidéo 6.2 : Entrevue sur l’hésitation à se faire vacciner
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Del Bigtree est un militant notoire contre les vaccins et un exemple clair de la façon dont le mouvement utilise la désinformation pour répandre la peur et créer de la méfiance à l’égard des professionnels de la santé. Bigtree s’est fait remarquer en tant que collègue d’Andrew Wakefield qui l’a aidé à créer un film sur les vaccins. Il prend régulièrement la parole lors de rassemblements contre la vaccination aux États-Unis et, parfois, au Canada. Sa page Facebook compte plus de 140 000 « J’aime » et son balado hebdomadaire attire des milliers d’auditeurs.
Bigtree se décrit comme un journaliste médical, ce qui lui donne un « degré d’autorité » pour discuter des questions relatives aux vaccins. Il parle avec force et utilise des histoires choquantes pour persuader son auditoire. Par exemple, lors d’un récent rassemblement, il a épinglé une étoile jaune à ses vêtements et a comparé la victimisation des militants anti-vaccination à celle des victimes de l’Holocauste.
Comme bien d’autres, Bigtree ne se contente pas de dire que « les vaccins sont mauvais ». Il présente ses messages comme s’il était un protecteur de la santé publique qui devait informer les gens des dangers que les gouvernements et les compagnies pharmaceutiques complotent pour camoufler. Il est à la tête d’un organisme appelé le réseau d’action sur le consentement éclairé (Informed Consent Action Network), dont le mandat déclaré comprend « la lutte pour les droits des parents », « la protection des enfants » et « l’enquête scientifique ».
Ces objectifs semblent louables. Cependant, les messages qu’il livre sont truffés de désinformation, de fabulations et de mensonges éhontés. Par exemple, Bigtree affirme qu’aucun essai contrôlé par rapport à un placebo de vaccins n’a jamais été effectué, ce qui, selon lui, prouve que les vaccins ne sont pas sûrs. Cependant, c’est faux. La raison pour laquelle les vaccins ne sont généralement pas testés contre un placebo est qu’il est contraire à l’éthique d’exposer sciemment un groupe témoin aux risques d’une maladie évitable par la vaccination. Aucun essai de ce genre ne serait approuvé sur le plan éthique. Ce n’est qu’un exemple d’une controverse artificielle et fabriquée qui est employée par des défenseurs anti-vaccination pour manipuler, influencer et persuader. Les militants anti-vaccination se consacrent à accroître le public sur les médias sociaux et à déterminer comment maximiser le nombre total de clics, de mentions « J’aime » et de partages. Les taux croissants d’éclosions de rougeole dans les populations non vaccinées des pays en développement montrent que ces messages ont un impact.
L’image 6.2 fournit un exemple de site Web fictif d’anti-vaccin. Cette image se distingue par la subtilité des messages comme « sensibilisation aux vaccins » et « consentement éclairé », qui sont intentionnellement énigmatiques pour séduire le lecteur tout en dissimulant l’objectif ultime de la lutte contre les vaccins.
Points à prendre en considération
Les tactiques de Bigtree visant à semer la confusion dans le public et à susciter la méfiance à l’égard de la science par des allégations inexactes au sujet des médicaments placebo ne sont pas nouvelles. En effet, dans les années 1960, les compagnies de tabac ont popularisé des faussetés semblables en obscurcissant le lien entre le tabagisme et le cancer du poumon.
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Les professionnels de la santé sont en mesure de contrer les campagnes de désinformation avec des arguments fondés sur des données probantes. Toutefois, la plupart des professionnels se concentrent sur la prestation sécuritaire et efficace des soins, et non sur des batailles sur les médias sociaux. De plus, de nombreux professionnels de la santé ne savent pas comment répondre aux préoccupations au sujet de la vaccination et pourraient être réticents à répondre aux défenseurs anti-vaccination. La résurgence de la rougeole et l’inquiétude croissante à l’égard des personnes hésitantes à l’égard de la vaccination démontrent toutefois que le personnel infirmier, les médecins, les pharmaciens et d’autres professionnels de la santé doivent jouer un rôle plus important dans la promotion de la confiance du public à l’égard des vaccins.
Le mouvement anti-vaccin utilise des histoires émotives pour répandre la peur de la vaccination, mais les professionnels de la santé peuvent jouer un rôle important en rappelant au public le risque très réel de maladie évitable par la vaccination. Beaucoup de gens n’ont jamais vu de cas de rougeole et n’ont pas grandi avec la peur de contracter la polio. Les professionnels de la santé peuvent tirer parti des connaissances scientifiques et historiques pour promouvoir les vaccins comme moyen de garder ces maladies dans le passé. Vous pouvez aussi réfléchir à vos propres expériences pour raconter des histoires sur les méfaits de ne pas se faire vacciner. Vous pourriez raconter une histoire au sujet de votre choix personnel de vous faire vacciner et de faire vacciner votre famille. Les professionnels de la santé sont les gardiens du système de santé et peuvent faire une différence importante dans la lutte actuelle contre la désinformation au sujet des vaccins.
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Les principaux points à retenir de ce chapitre sont les suivants :
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Institut Angus Reid. (2019). Vast majority of Canadians say vaccines should be mandatory for school aged kids. Extrait de : http://angusreid.org/mandatory-vaccination-canada/
Gouvernement du Canada. (2014). Guide canadien d’immunisation : Partie 4 – Agents immunisants. Extrait de : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-4-agents-immunisation-active/page-21-vaccin-contre-variole.html
Jolley, D. et Douglas, K. (2014). The effects of anti-vaccine conspiracy theories on vaccination. PLoS One, 9(2), e89177.
Musée des soins de santé de Kingston. (s.d.). Smallpox. Extrait de : https://www.museumofhealthcare.ca/explore/exhibits/vaccinations/smallpox.html
Santé publique Ontario. (2018). Annual Report on Vaccine Safety in Ontario, 2017. Extrait de : https://www.publichealthontario.ca/-/media/documents/annual-vaccine-safety-report-2017.pdf?la=en#:~:targetText=In%20Ontario%2C%20696%20AEFI%20reports,100%2C000%20population%20(Figure%201).
VIII
Par Kathleen Leslie
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Résultats d’apprentissage
À la fin de ce chapitre, vous pourrez :
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Plusieurs administrations au Canada travaillent à élargir le champ d’exercice (si ce n’est pas déjà fait) afin que les infirmiers et infirmières autorisés (IA) puissent prescrire certains médicaments (notamment des vaccins), mieux répondre aux besoins de la population en matière de santé et améliorer l’accès en temps opportun à des soins de santé appropriés (Association des infirmières et infirmiers du Canada, 2015). Ce changement s’inscrit dans une tendance mondiale vers l’établissement d’ordonnances par le personnel infirmier, alors que les pays cherchent des moyens d’accroître l’accès aux soins dans des environnements où les ressources sont limitées et d’améliorer l’efficacité des systèmes de santé complexes (Ladd et Schober, 2018). L’établissement d’ordonnances par les IA peut aussi appuyer la rentabilité et les modèles de pratique novateurs (College and Association of Registered Nurses of Alberta, 2019). En Ontario, l’élargissement du champ d’exercice des IA pour y inclure certains pouvoirs de prescription correspond à la vision d’un système de santé axé sur le client (Hoskins, 2015).
La réglementation des professionnels de la santé relève de la compétence des provinces et des territoires au Canada. Le présent chapitre porte spécifiquement sur les professionnels de la santé de l’Ontario. Si vous prévoyez exercer dans une autre province ou un autre territoire, vous devriez vous adresser à l’organisme de réglementation de cette province ou de ce territoire pour obtenir des renseignements à jour sur le champ d’exercice de la prescription et de l’administration des vaccins.
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Tout professionnel de la santé prescrivant des vaccins doit posséder des compétences particulières pour s’assurer que les vaccins, comme les autres médicaments, sont fournis de façon sécuritaire, efficace et éthique. Afin de promouvoir une pratique sécuritaire et compétente, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a élaboré en 2008 un guide intitulé Compétences en immunisation à l’intention des professionnels de la santé. ;Ces compétences fondamentales comprennent :
Les professionnels de la santé doivent être en mesure de prévoir, de déterminer et de gérer les effets secondaires qui peuvent survenir après la vaccination (ASPC, 2008). Comme vous l’avez appris dans les chapitres précédents de cette ressource, les effets secondaires suivant l’immunisation sont rares. Bien que ces événements soient rares, la surveillance de l’innocuité des vaccins par déclaration obligatoire des événements indésirables est un aspect important du programme de vaccination en Ontario. Les effets secondaires suivant l’immunisation peuvent être signalés au moyen d’un formulaire de l’ASPC, qui peut être présenté à l’organisme de santé publique local où vit le client.
En attendant que le gouvernement approuve le projet de règlement de l’OIIO, l’établissement d’ordonnances par les IA sera autorisé pour certains médicaments qui permettront aux IA de gérer les besoins de soins non complexes des clients (OIIO, 2019b). Au cours de la première phase d’introduction des pratiques de prescription des IA en Ontario, ces médicaments comprendront certains vaccins (OIIO, 2019b).
Les IA de l’Ontario ont généralement participé à la vaccination en tant que fournisseurs de première ligne dans les écoles et en contexte communautaire, mais ce changement permettra aux IA non seulement d’administrer des vaccins, mais aussi de les prescrire. Étant donné le rôle important que les IA jouent dans les soins de santé primaires et la promotion de la santé, une convergence stratégique sur la maximisation de la participation des IA à la vaccination devrait aider à faire progresser l’objectif de santé publique de la vaccination pour tous au cours du cycle de vie (Conseil international des infirmières, 2013).
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Alors que l’Ontario est en train de renforcer le champ d’exercice des IA pour y inclure le pouvoir de prescrire des vaccins, les IP et les médecins peuvent actuellement prescrire des vaccins aux clients. Nous pourrions également élaborer des directives autorisant d’autres prestataires de soins de santé (comme les IA ou les infirmières auxiliaires autorisées ou, si le praticien prescripteur est un médecin, les auxiliaires médicaux) à administrer des vaccins à un plus grand nombre de clients lorsque certaines conditions sont remplies dans des circonstances particulières. Les directives doivent comprendre un certain nombre de composants détaillées et être appuyées par des politiques propres aux établissements avant leur mise en œuvre (OIIO, 2018a).
Afin d’améliorer les taux de vaccination contre la grippe, les pharmaciens, les étudiants en pharmacie et les stagiaires en pharmacie de l’Ontario ont été autorisés à prescrire et à administrer des vaccins contre la grippe en 2012 à des clients de plus de cinq ans. Ces pharmaciens et étudiants pharmaciens doivent satisfaire à des exigences précises en matière de formation sur l’injection et pratiquer dans une pharmacie inscrite au Programme universel de vaccination contre la grippe de l’Ontario (Ordre des pharmaciens de l’Ontario, s.d.). En décembre 2016, cette portée a été élargie pour inclure d’autres vaccins, notamment Hib, l’hépatite A, l’hépatite B, le zona, le VPH, l’encéphalite japonaise, la méningite, la maladie pneumococcique, la rage, la tuberculose, la typhoïde, la varicelle et la fièvre jaune (Ordre des pharmaciens de l’Ontario, 2016). En avril 2019, le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il pourrait élargir davantage le champ d’exercice pour permettre aux pharmaciens d’administrer des vaccins antigrippaux aux enfants de moins de cinq ans (Jones, 2019).
Les sages-femmes de l’Ontario doivent connaître les lignes directrices actuelles sur les recommandations de vaccination pour les femmes enceintes, qui sont plus à risque de contracter des maladies plus graves attribuables à des maladies évitables par la vaccination (Association des sages-femmes de l’Ontario, 2018). ; Les sages-femmes de l’Ontario peuvent prescrire et administrer certains vaccins à leurs clientes, comme les vaccins contre l’hépatite B et le ROR (Ordre des sages-femmes de l’Ontario, 2014). Cependant, pour d’autres vaccins recommandés pendant la grossesse, comme ceux contre la coqueluche et la grippe, les clientes pourraient être dirigées vers un autre prestataire de soins primaires. De même, la vaccination de routine des enfants ne fait pas partie du champ d’exercice des sages-femmes en Ontario. Comme vous l’avez appris plus tôt dans cette ressource, les vaccins commencent habituellement à l’âge de deux mois, et les clientes et leurs nourrissons reçoivent de services de sages-femmes au maximum six semaines après l’accouchement. Les clientes peuvent discuter de la vaccination avec leur sage-femme pendant la période prénatale et pendant leurs visites postnatales. Par conséquent, les sages-femmes, comme les autres professionnels de la santé, devraient connaître le calendrier de vaccination des enfants en Ontario et les endroits où les clientes peuvent trouver des renseignements fondés sur des données probantes.
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L’Ontario est en train de mettre en œuvre des pouvoirs de prescription par les IA pour divers médicaments, notamment des vaccins. Ce changement vise à appuyer l’accès des clients aux soins de santé en optimisant le champ d’exercice pour que les IA prodiguent des soins sécuritaires et efficaces, une tendance semblable chez les pharmaciens de l’Ontario. Une intervention stratégique qui appuie la prescription de vaccins par le personnel infirmier est une étape importante dans l’augmentation des taux de vaccination tout au long du cycle de vie (Conseil international des infirmières, 2018). L’atteinte de taux de couverture vaccinale plus élevés pour améliorer la santé de la population est un objectif important, et l’Ontario prend des mesures en ce sens en mettant en œuvre des pouvoirs de prescription par les IA.
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Les principaux points à retenir de ce chapitre sont les suivants :
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Association des sages-femmes de l’Ontario. (2018). Vaccinations in pregnancy. ; Extrait de : https://www.ontariomidwives.ca/vaccinations-pregnancy
Association des infirmières et infirmiers du Canada. (2015). Cadre de l’infirmière et infirmier autorisé prescripteur au Canada. Extrait de : https://www.cna-aiic.ca/~/media/cna/page-content/pdf-en/cna-rn-prescribing-framework_e.pdf?la=en
College and Association of Registered Nurses of Alberta. (2019). Registered nurse prescribing Schedule 1 drugs and ordering diagnostic tests: Requirements and standards. Extrait de : https://www.nurses.ab.ca/docs/default-source/document-library/standards/registered-nurse-prescribing-schedule-1-drugs-and-ordering-diagnostic-tests-requirements-and-standards.pdf?sfvrsn=67eba52b_4
Ordre des sages-femmes de l’Ontario. (2014, révisé en 2018). Prescribing and administering drugs. Extrait de : http://www.cmo.on.ca/wp-content/uploads/2015/07/16.Prescribing-and-Administering-Drugs.pdf
Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. (2018a). Les directives. Extrait de : https://www.cno.org/globalassets/docs/prac/51019_meddirectives.pdf
Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. (2018 b, 10 décembre). Draft competencies for RN prescribing. Extrait de : http://www.cno.org/globalassets/1-whatiscno/legislation/draft-competencies-for-regcirculation.pdf
Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. (2019a). FAQ : Prescription de médicaments par les IA Extrait de : http://www.cno.org/fr/trending-topics/journey-to-rn-prescribing/qas-rn-prescribing/
Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. (2019 b). Journey to RN prescribing. Extrait de : http://www.cno.org/en/trending-topics/journey-to-rn-prescribing/
Gouvernement de l’Ontario. (17 mai 2017). Loi de 2017 pour un Ontario plus fort et en meilleure santé (mesures budgétaires) [communiqué de presse]. Extrait de https://news.ontario.ca/fr/backgrounder/44789/loi-de-2017-pour-un-ontario-plus-fort-et-en-meilleure-sante-mesures-budgetaires
Hoskins, E. (4 novembre 2015). [Lettre du ministre de la Santé et des Soins de longue durée au président du Conseil consultatif de réglementation des professions de la santé]. Ontario : Ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario. Extrait de : https://hprac.org/en/resources/Minister-Letter-November-4-2015-FINAL-AODA.pdf
Conseil international des infirmières. (2013). Adult and childhood immunisation: 2013 revised edition. Extrait de : https://www.icn.ch/sites/default/files/inline-files/2013_adult_and_childhood_immunisation.pdf
Conseil international des infirmières. (2018). The role of nurses in immunisation: A snapshot from OECD countries. Extrait de : https://www.icn.ch/sites/default/files/inline-files/IMMUNISATION_Report%20%28002%29.pdf
Jones, A. (18 avril 2019). Ontario may let pharmacists prescribe treatments for minor issues like pink eye. Toronto CityNews. Extrait de : https://toronto.citynews.ca/2019/04/18/ontario-pharmacists-treatments-health-care/
Ladd, E. et Schober, M. (2018). Nurse prescribing from the global vantage point: The intersection between role and policy. Policy, Politics, & Nursing Practice, 19(1-2), 40-49. https://doi.org/10.1177/1527154418797726
Loi de 1991 sur les infirmières et infirmiers, SO 1991, c 32. Extrait de : https://www.ontario.ca/fr/lois/loi/91n32
Ordre des pharmaciens de l’Ontario. (2 décembre 2016). New authority for vaccinations (effective Dec 15). Extrait de : http://www.ocpinfo.com/library/news/new-authority-vaccinations-effective-december-15/
Ordre des pharmaciens de l’Ontario. (s.d.). Administering injections. Extrait de : http://www.ocpinfo.com/practice-education/practice-tools/collection/administering-injections/.
Agence de la santé publique du Canada. (2008). Pratiques essentielles en matière d’immunisation. Extrait de : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/competences-immunisation-intention-professionnels-sante.html#ess
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Similaire ou semblable
Substance qui induit une réponse immunitaire, déclenche la production d’anticorps
Vise à optimiser l’état de santé de l’ensemble de la population (par opposition à des personnes en particulier) et à réduire les iniquités en santé parmi les sous-populations
Normes internationales de qualité pour la réalisation d’essais cliniques définies par la Conférence internationale sur l’harmonisation
Un système national de normes pour s’assurer que le processus de production du vaccin utilise des matériaux de qualité acceptables, respecte les spécifications de façon uniforme, que chaque nouveau lot présente les mêmes caractéristiques d’innocuité et d’efficacité et qu’il est administré dans un établissement agréé.
Normes de pratique internationales qui régissent tous les aspects des données de laboratoire et qui assurent l’intégrité des essais de sécurité préclinique chimique
Capsule autour de l’agent pathogène
Exigences minimales pour qu’un infirmier ou une infirmière puisse exercer
Médicaments qui réduisent l’inflammation
Renvoie aux diverses étapes du développement et de l’administration du vaccin
Temps nécessaire pour que la propriété soit réduite de moitié
Un vaccin supplémentaire pour aider à maintenir l’immunité
L’efficacité potentielle est mesurée dans le cadre d’essais cliniques contrôlés, tandis que l’efficacité réelle est mesurée une fois que l’utilisation du vaccin est approuvée dans la population générale.
Désigne une réduction mondiale complète et permanente à zéro nouveau cas
Lieux de travail où le personnel, l’équipement ou d’autres ressources financières sont limités
Réduction à zéro (ou un taux cible très bas défini) des nouveaux cas dans des régions données
Tout événement médical fâcheux dans un vaccin qui suit l’immunisation et qui n’a pas nécessairement de lien de cause à effet avec l’administration du vaccin
La résistance à la propagation d’une maladie contagieuse dans une proportion suffisamment élevée de la population, notamment par la vaccination
Médicaments qui réduisent ou suppriment la force de la réponse du système immunitaire d’un organisme (p. ex., médicaments contre l’éjection à la suite d’une greffe d’organe)
Médecin ou infirmier praticien
Normes nationales de sécurité pour la sécurité et la qualité nutritionnelle
Raccourcis ou pensées réactives rapides
Temps écoulé après la commercialisation du vaccin auprès de la population générale
Les avantages prévus du vaccin l’emportent sur le risque prévu d’événements indésirables
Respirer lentement par le nez, en respirant par le bas de l’abdomen *environ 4 secondes
Retenir la respiration pendant 1 à 2 secondes
Expirer lentement par la bouche *environ 4 secondes
Retour sur des événements passés ou rappel
Information indiquant un lien potentiel entre un vaccin et un événement auparavant inconnu ou partiellement documenté, qui pourrait avoir une incidence sur la santé
Position couchée/à plat sur le dos
L’étude des anomalies congénitales pendant le développement
Test clinique pour mesurer la quantité d’anticorps dans le sang de la personne
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