Abstract:
Le développement des sociétés africaines n’est-il qu’une question économique? La linguistique est-elle condamnée à n’être qu’une science positiviste qui observe sans s’impliquer? Ce livre offre de riches perspectives à ceux et celles qui répondent non à ces deux questions. Il montre qu’il est possible de faire place, dans les sciences du langage, à des préoccupations citoyennes orientées vers la correction d’une précarité communicationnelle nuisible à l’épanouissement des sociétés africaines. Ce que l’autrice propose de nommer « linguistique du développement » peut, par exemple, aider l’agronome intervenant dans le monde paysan à adopter la langue la plus appropriée. Des travaux linguistiques de codification ou de traduction peuvent contribuer à préserver et valoriser des savoirs locaux d’une pertinence sociale attestée. Les linguistes peuvent aussi mettre au jour les ressorts langagiers des pratiques corruptives. Il s’agit là de quelques-uns des chantiers de la linguistique du développement, nouveau paradigme des sciences du langage au service du bien commun, qui trouve dans ce livre ses fondements théoriques et éthiques.